Motorisations et comportement : les moteurs de la Polo

Les six moteurs proposés pour l’instant sont déjà connus. Tous se retrouvent sous le capot de la Polo, à l’exception du plus puissant de la gamme, qui, signe des temps, est un diesel de 130 ch et d’un couple démoniaque. Le rôle de motorisation de base est dévolu au trois cylindres 1,2 l étrenné il y a peu sur la Polo. Si cette dernière dispose indifféremment du 6 soupapes de 55 ch ou bien du 12 soupapes, l’Ibiza se réserve cette variante plus puissante. Il est cohérent de mieux servir la marque dynamique. Bien sûr, 64 ch c’est encore bien peu, mais ce moteur se montre volontaire et vif. Bien pourvu en couple pour sa cylindrée, il permet à l’Ibiza d’être à l’aise en ville et pas trop ridicule sur route. Malgré son arbre d’équilibrage, il n’est pas exempt de vibrations et son niveau sonore en charge n’est pas des moindres. Ceci dit, il émet une sonorité plutôt sympa proche d’un flat-six et surtout, il s’avère très sobre.

Les 1.4i à 16 soupapes (75 et 100 ch) bien connus ne se démarquent guère, et certainement pas en matière de consommation. Ils offrent toutefois une réelle polyvalence d’usage, avec un bémol pour le manque de couple à mi-régime et le niveau sonore relativement élevé du 100 ch. La boîte automatique autoadaptative à 4 rapports disponible avec le 75 ch est presque aussi intelligente que l’autoactive de PSA et Renault.

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L’accès à la gamme diesel passe toujours par la version SDi 64 ch qui commence sérieusement à manquer d’arguments (à part son prix) face aux nouveaux 1.4 de la concurrence. La motorisation la plus homogène sinon la plus enthousiasmante de la gamme est bien le 1.9 TDi de 100 ch, malgré la sonorité des injecteurs pompes moins discrète qu’un système Common-Rail. Plein de vigueur avec ses 240 Nm, il autorise des performances proches du 1.4i 100 ch (190 km/h, 1000 m D.A. en 33,1 secondes) et des reprises nettement meilleures. Le tout pour une consommation moyenne inférieure de presqu’un tiers, à peine plus de 6 l/100 de gazole contre un peu plus de 9 l de Sans Plomb.

Dans l’attente des futures versions Cupra, le 1.9 TDi 130 ch occupe le sommet de la gamme, gâterie refusée à la Polo et à la Fabia. Un privilège à double tranchant, car si les performances sortent réellement du commun (207 km/h et 1000 m D.A. en 30,5 secondes), le train avant avoue toutefois ses limites avec l’énorme couple disponible. Même si la motricité est correcte dans l’absolu, faire passer 310 Nm par les seules roues avant semble utopique, surtout sur chaussée humide comme le jour de notre essai. Inutile de préciser que l’antipatinage a été mis à rude contribution (TCS, également en série sur 1.4i 100 ch et 1.9 TDi 100 ch). A noter que cette version porte-drapeau dispose d’une boîte à 6 rapports qui manque un brin de précision à l’instar des 5 vitesses des autres versions.

Un comportement plus habile que celui de la Polo

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Le comportement progresse par rapport à l’ancienne Ibiza. Le train arrière de conception totalement nouvelle (toujours emprunté aux cousines tchèque et allemande) est aussi stable mais moins passif, ce qui permet au train avant de se montrer plus incisif. L’Ibiza partage les épures de suspensions de ses cousines, avec quelques nuances pour les ressorts, amortisseurs, silentblocs et pneumatiques qui caractérisent le « châssis agile » propre au modèle espagnol. Ces modifications renforcent effectivement la précision de conduite d’autant que la direction à assistance électro-hydraulique nous a paru ici bien calibrée.

On apprécie particulièrement le progrès par rapport à la Polo dans les enchaînements de virages serrés où le roulis est moindre. Si le comportement est plus équilibré, presque neutre, on peut difficilement parler d’agilité (facilité à faire déboîter le train arrière) en comparaison de certaines versions de la 206. Sans doute les metteurs au point ont-ils préféré privilégier la facilité de conduite et la sécurité. La précision de trajectoire reste de mise sur chaussée déformée en raison des progrès sensibles de l’amortissement : plus de pompages intempestifs sur une succession d’ondulations. Le confort de suspension a été bien amélioré sur les revêtements dégradés, comme pour la Polo d’ailleurs, mais en plus ferme. Le compromis confort/efficacité n’atteint pas celui des meilleures Françaises de la catégorie, il s’en rapproche néanmoins de plus en plus. Bon freinage pour toutes les versions, même celles équipées de simples tambours à l’arrière (1.2, 1.4 75 ch et SDi). L’ABS (avec EBV et ESBS) est de série partout, contrairement à l’aide au freinage d’urgence, réservée, comme le contrôle de réflexion rationnelle stabilité (ESP), à l’exécution Sport.