Essai - Citroën Berlingo : un restylage utile

L'argument massu du Berlingo reste son aire dévolue aux bagages, immense et facile d'accès. Le coffre offre une belle contenance de plus de 600 litres sous la tablette cache-bagages (en option sur le Berlingo de "base" !), supérieure à celle de toutes les grandes berlines familiales et de 200 litres de mieux que la Fusion. Banquette un tiers-deux tiers entièrement rabattue, le Berlingo ridiculise les 1175 litres de la Ford et rivalise en volume de chargement avec le nouvel Espace, deux fois plus cher. Il est toutefois battu par l'armoire à glace de chez Fiat (de longueur proche), le Doblo, fort de ses 3 m3. Le Berlingo offre par ailleurs une bonne habitabilité, même si l'espace n'est pas extraordinaire pour des jambes d'adulte aux places arrière. Au total, avec une longueur hors tout intermédiaire entre la Fusion (ou Kangoo) et une Xsara break, il offre un rapport espace/encombrement judicieux.

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Le ludospace aux chevrons conserve des trains roulants de grande qualité. L'avant proche de celui de la Xsara et l'arrière hérité de la 405 break ont bénéficié de légères retouches, principalement pour les lois d'amortissement afin de compenser l'accroissement de la masse.Idem pour les freins qui s'avèrent toujours efficaces, secondés selon les versions par un ABS bien calibré. L'absence de contrôle de stabilité (ESP) peut commercialement paraître comme une erreur pour un véhicule à vocation familiale, mais sa présence ne s'imposait pas vraiment à notre sens. En effet, le comportement reste très sûr, avec une sensibilité au vent latéral moindre que le Kangoo.

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A peine moins agile en comparaison de la Fusion, il se montre presque aussi efficace, au moins pour les versions les mieux motorisées qui gagnent en grip avec des roues de 15 pouces. L'assistance de direction hydraulique, de série sur toutes les versions, ne nuit pas à la précision de conduite. Le confort de suspension étonne toujours, sans le moindre point commun avec les camionnettes d'antan, à vide comme en charge. Fermez les yeux, vous vous croyez à bord d'une C3 ou d'une Xsara. A l'oreille en revanche, le niveau sonore est plus élevé. La caisse de résonance importante constituée par l'habitacle et l'aérodynamique de - petit - bahut pénalisent l'insonorisation, somme toute meilleure que celle du Kangoo, et proche de la Fusion.

Calme plat côté moteurs

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Les quatre moteurs proposés précédemment sont reconduits. En raison d'un poids en hausse et d'une surface frontale plus importante, les performances déclinent un brin. Détail dont la plupart des utilisateurs de Berlingo se fichent éperdument. Cependant, cette dégradation accentue le médiocre rapport performances/consommation en comparaison d'un break Xsara par exemple, à mécaniques identiques.

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En matière d'agrément, les motorisations 1.4i 75 ch (bientôt secondée par des variantes GPL et GNV) et 1.9 D 71 ch s'avèrent décevantes en usage routier, surtout en charge. On espérait d'ailleurs que le vieux et bruyant 1.9 D soit remplacé par le 1.4 HDi 70 de la C3, évolution qui aurait certes augmenté la facture à l'achat, mais abaissé la consommation de gazole de plus de 15 %.0

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En revanche, la vitalité des 1.6 16V et 2.0 HDi nous a séduits en ville, comme sur route et autoroute. Notre préférence va à ce dernier en raison de son couple important (205 Nm dès 1900 tr/mn contre 147 Nm à 4000 tours pour le 1.6 à essence) qui autorise par sa force tranquille une conduite décontractée.

Il est de surcroît bien servi par son onctuosité et sa discrétion de fonctionnement, sans doute plus convaincantes que celles du second HDi de la C3. Ce 1.4 16V de 92 ch et 200 Nm n'a pas non plus été retenu pour le Berlingo malgré sa sobriété encore plus remarquable. Avec le 2.0 HDi (toujours sans filtre à particules), la consommation moyenne s'établit entre 7 et 8 l/100 selon la lourdeur du pied droit. Elle peut atteindre 9 l/100 à 150 km/h vitesse constante sur autoroute compte tenu du piètre SCx de 0,96. Le Berlingo 2.0 HDi flirte avec les 160 km/h en pointe, passe de 0 à 100 km/h en moins de 15 secondes (conducteur seul à bord) et offre d'honnêtes reprises sur les deux rapports supérieurs grâce à une boîte bien étagée.

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Gros grief toutefois à l'encontre de toute la gamme et en particulier à propos de ces deux motorisations hautes, aucune boîte automatique n'est prévue. Pourtant l'excellente Autoactive à 4 rapports, même débarrassée de la commande impulsionnelle, nous semble bien correspondre à l'esprit du véhicule. Pas même de boîte robotisée au programme, aussi convaincante soit-elle sur la C3 1.6 16V.