Les dix pièges de Caradisiac

Les personnages

Le képi du gendarme

Le gyrophare du policier

Le caducée du médecin

Le macaron de l’officiel

L’attestation d’handicapé

Les « petits mots doux »

"Ma voiture est tombée en panne. J’attends la dépanneuse. Merci".

"Je suis allé chercher de la monnaie. Je reviens dans cinq minutes. Merci".

"Je suis étudiant et je donne un cours près d’ici. Je n’ai plus de monnaie. Merci".

"Je suis chômeur. J’ai un rendez-vous près d’ici pour un emploi et je n’ai pas de monnaie. Merci".

"J’aide ma grand-mère à monter au 6ème étage dans l’immeuble d’en face. Je reviens de suite. Merci".

1. Le képi du gendarme

PV : Caradisiac a piégé  des contractuelles !

Le képi de gendarme posé négligemment sur la banquette arrière a un effet très limité, pour ne pas dire inexistant. On le croirait transparent tant les contractuelles donnent l’impression de passer devant sans le voir. Même un képi de colonel n’y ferait rien. Les adeptes du système "D" le regretteront peut-être. Pour notre part, nous préférons saluer l’intégrité de ses représentantes de l’ordre qui n’offrent pas de privilèges injustifiés aux gendarmes. Voilà en tout cas le fruit de notre test. Mais il est aussi possible qu’une minorité de contractuelles se laissent berner par la combine. Au mieux : 5% de réussite.

Taux de réussite : 5%

2. Le gyrophare du policier

PV : Caradisiac a piégé  des contractuelles !

Contrairement au képi, le gyrophare est un accessoire qui semble impressionner quelque peu les contractuelles. Placé sur le tableau de bord, il attire inévitablement le regard. Systématiquement, les contractuelles ont eu un comportement hésitant. Elles essayent d’en savoir plus sur l’identité du propriétaire en regardant à l’intérieur du véhicule. Ensuite, c’est 50/50. Certaines sortent quand même leur carnet à souches, d’autres plus sensibles aux symboles officiels, passent leur chemin. Notamment quand le gyrophare est couplé au képi. Voilà un bel exemple d’injustice.

Taux de réussite : 50 %

3. Le caducée de médecin

Madame les contractuelles, bravo ! Vous êtes très indulgentes avec les médecins et cela nous paraît tout à fait normal. Vous respectez en cela les choix de la mairie de Paris, lieu de notre enquête, qui accorde aux médecins la facilité suivante : il suffit de mettre dans l’horodateur une pièce d'un franc pour ne pas être verbalisé, même si la durée de stationnement est dépassée lors du passage des contractuelles. Une bonne initiative qui pourrait inspirer d’autres municipalités.

Taux de réussite : 100 %

4. Le macaron officiel

PV : Caradisiac a piégé  des contractuelles !

Curieuse, la réaction des agents verbalisateurs : le gyrophare les fait fuir, mais le macaron ne les intimide pas outre mesure. Députés, préfets ou autres représentants de l’Etat, cette marque de distinction de votre fonction n’est pas suffisante pour éviter les PV. La morale y gagne, mais on peut se demander si ce comportement ne reflète pas le manque de crédibilité des politiques.

Taux de réussite : 0%

5. L’attestation d’handicapé

Tous nos tests nous ont confirmé que la présentation de cette attestation permet de ne pas payer le stationnement. Il aurait été scandaleux qu’il en soit autrement. Pourtant, au hasard de nos promenades dans les rues, nous avons découvert une contravention dressée à une voiture dont le propriétaire avait déposé derrière son pare-brise le même document que le nôtre. Nous préférons croire qu’il s’agit d’une erreur d’inattention.

Taux de réussite : 90 %

6. "Ma voiture est tombée en panne. J’attends la dépanneuse. Merci."

Trop facile, trop connu, le truc ne fonctionne plus. Les contractuelles n’ont pas de pitié pour les automobilistes en panne. Bien sûr, voyant un document écrit en gros derrière le pare-brise, elle se penche pour en prendre connaissance. Mais la main fourmille déjà et le stylo commence à s’activer. Il vous faudra trouver autre chose.

Taux de réussite : 0 %

7. "Je suis allé chercher de la monnaie. Je reviens dans cinq minutes. Merci."

Avec ce genre de message, vous êtes au moins sûr de gagner quelques minutes. Toutes les contractuelles testées, sauf une, ont poursuivi leurs déambulations et ont porté leur attention sur d’autres véhicules. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Elles sont revenues après quelques minutes pour s’assurer que le conducteur avait bien payé. Et, comme ce n’était pas le cas, elles s’empressaient de décorer notre essuie-glace. C’est donc un bon plan si vous ne devez vous garer que quelques minutes.

Taux de réussite : 0% (mais l’échéance est retardée)

8. "Je suis étudiant et je donne un cours près d’ici. Je n’ai plus de monnaie. Merci."

Le truc n’est pas éventé et il ne marche pas si mal. Alors, surtout, gardez ça pour vous et ne le faites pas trop savoir. La raison de ce relatif succès ? Peut-être la nouveauté de l’excuse. Les contractuelles ne sont pas habituées à voir ce message. Et, elles semblent sensibles à l’image du pauvre étudiant maudit qui doit travailler pour payer ses cours. Nous étions dans un jour de chance : l’astuce a marché une fois sur deux. C’est à peine croyable…

Taux de réussite : 50 %

9. "Je suis chômeur. J’ai un rendez-vous près d’ici pour un emploi et je n’ai pas de monnaie. Merci."

PV : Caradisiac a piégé  des contractuelles !

L’excuse est délicate. Nous nous sommes interrogés avant de l’utiliser pour notre test. La situation de chômeur n’a rien d’attrayante et on peut considérer que ne pas payer ses PV ne serait dans leur cas que justice. Ils pourraient d’ailleurs revendiquer une exonération totale des frais de stationnement. Quoi qu’il en soit, ce message était pour nous l’occasion de tester la fibre humaniste des contractuelles. Conclusion : elles ne semblent pas touchées par la détresse humaine. Ou alors, elles n’ont pas cru à notre message. En tout cas, aucune ne nous a épargnés.

Taux de réussite : 0 %

10. "J’aide ma grand-mère à monter au 6eme étage dans l’immeuble d’en face. Je reviens de suite. Merci. "

La formule fait penser à un sketch et c’est peut-être pour cette raison qu’elle attire la sympathie des agents verbalisateurs. L’excuse est tellement invraisemblable qu’elle paraît juste. Systématiquement, ils commençaient par regarder l’immeuble d’en face pour s’assurer de l’existence des 6 étages. Il ne faut quand même pas se moquer… Ensuite, un tiers environ d’entre eux sévissaient, un tiers retardaient l’échéance de quelques minutes et les derniers décidaient de ne pas sévir. Ce n’est pas si mal.

Taux de réussite : 30 %