Il y a seulement 2 jours, suite aux manifestations des usagers de la route, notre Premier Ministre grand amateur d'automobiles sportives qui ne s'autorise aucune faiblesse sur le sujet de la Sécurité Routière (de peur que ses ennemis politiques lui reprochent ses penchants ?) affirmait haut et fort que les panneaux annonçant les radars seraient bien supprimés et en aucune manière remplacés. C'était clair, l'intransigeance était de mise, la vie des automobilistes et la sécurité des citoyens passent par l'extrême et aveugle respect des limitations de vitesse. Et par la répression, bien évidemment.


Une décision qui si elle est discutable sur le plan économique a le mérite d'introduire un minimum de réflexion et de bon sens dans le débat

Le Parisien (via l'AFP) nous révèle aujourd'hui qu'une note du Ministère de l'Intérieur envoyée aux préfets leur demande de remplacer immédiatement les panneaux démontés par un équivalent pédagogique !


«La dépose des panneaux de présignalisation des radars fixes est conditionnée par l'installation de radars pédagogiques, dans la zone amont des radars fixes. La zone concernée peut être étendue de plusieurs centaines de mètres à plusieurs kilomètres. La dépose des panneaux sera réalisée de manière concomitante avec la mise en place des nouveaux radars pédagogiques. L'installation de nouveaux radars fixes doit également être concomitante à celle d'un radar pédagogique. La Sécurité Routière (…) doit faire l'objet d'explications permanentes et transparentes. Les préfets doivent s'assurer que les lieux et les moments des contrôles mobiles sont adaptés à l'analyse de la dangerosité des réseaux routiers, la légitimité de l'action de l'Etat en dépend.»


Une mesure qui, si elle est discutable sur le plan économique (pourquoi ne pas laisser les panneaux ?), a le mérite d'introduire un minimum de réflexion et de bon sens dans le débat. Il nous faudra savoir ensuite si ce nouveau revirement est le fait d'un Ministère de l'Intérieur enfin réfléchi ou si les services de Claude Guéant vont être une nouvelle fois contredits par une saillie de notre Premier Ministre dont l'extrême rigidité sur le sujet confine à la posture électoraliste ?


À moins qu'il ne s'agisse là que d'une nouvelle incompréhension des journalistes ….