Aux Etats-Unis, le président George W. Bush envisage une réduction de 20% de la consommation d'essence d'ici 10 ans. D'après les analystes, il faudra un changement radical du comportement des consommateurs pour y parvenir ! Le chef de cabinet adjoint de M. Bush, Joel Kaplan, a déclaré : "Le président va proposer de fixer l'objectif audacieux, ambitieux mais faisable de diminuer de 20% notre consommation d'essence d'ici à 2017" Bush souhaite rendre les normes de consommation automobile en carburant drastiques, favoriser le développement des énergies alternatives comme l'éthanol entre autres et faire stopper la croissance des émissions de dioxyde carbone par les automobiles, les camions légers et les 4x4 en 10 ans.

La réaction des constructeurs automobiles ? Le porte-parole de General Motors, Tom Wilkinson, a dit que General Motors souhaite "travailler avec la Maison Blanche et le Congrès pour s'assurer que les changements sont techniquement possibles et qu'ils ne pénaliseront pas les constructeurs". Les constructeurs américains préfèrent les énergies alternatives comme l'éthanol au lieu d'une réduction de la consommation, entraînant des investissements et la pénalisation des véhicules les plus gourmands en carburant comme les 4X4.

Le président américain, républicain, est pointé du doigt : il est accusé de ne pas s'intéresser à la question du changement climatique. Mais là Bush est coincé, il doit montrer qu'il s'y intéresse : pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2001, le Congrès est dominé par les démocrates qui eux se préoccupent davantage de l'environnement.

Dur dur pour les Américains de changer de comportement vis-à-vis de la voiture qu'ils souhaitent puissantes et dominantes. Bruce Harrison, un analyste du cabinet Global Insight, n'est pas très optimiste à ce sujet : "Il est sans doute irréaliste de penser que les Américains abandonneront complètement leurs gros véhicules. Pour changer le comportement des consommateurs, il faut taxer l'essence et aucun homme politique en campagne ne fera cela." En juillet 2006, l'Agence pour la protection de l'environnement (EPA) avait publié un rapport montrant que les voitures américaines consommaient en 2006 autant d'essence qu'il y a vingt ans. Selon le classement de l'EPA, les constructeurs américains sont les plus pollueurs. Par contre les Japonais Honda et Toyota fabriquent les voitures les moins gourmandes du marché américain. Au salon de l'automobile de Detroit, les Américains ont promis qu'ils feraient désormais des efforts. Les constructeurs américains se penchent sur l'hydrogène et le diesel propre car ils ignorent encore quelle sera la technologie phare dans le futur. L'argument écologique camoufle en fait l'aspect économique : la réduction de la facture en carburant des Américains permettrait la prospérité du secteur.

Autre objectif de Bush : doubler la réserve stratégique de pétrole des Etats-Unis pour attendre le 1,5 milliard de barils d'ici 2027. La raison ? Il prétend que les Etats-Unis sont vulnérables par rapport à l'approvisionnement étranger. Ainsi les cours ont bondi suite à ce discours du président (+2,02 dollars à New York). La Maison Blanche a remis un document sur lequel on peut lire : "Notre nation dépend depuis trop longtemps du pétrole".