Comme le prétendait la presse brésilienne ce matin, Nelsinho Piquet a reçu sa "lettre de renvoi" et ne pilotera plus pour Renault F1. Étrangement, l'officialisation ne provient pas de Renault mais du pilote lui même qui a publié sur son site sa réaction à son limogeage.

Il nous dit qu'il a reçu ce jour la lettre de Renault F1 l'informant qu'il ne piloterait plus pour le team cette saison. N.Piquet remercie le "petit groupe" qui l'a soutenu au sein de l'équipe et se dit extrêmement décu.

Mais d'un autre côté dit-il, cela lui permet de sortir de la plus mauvaise période de sa carrière et lui donne la possibilité de rebondir pour se refaire une réputation de pilote rapide et vainqueur potentiel.

Il dit qu'une douzaine de personnes ont travaillé avec lui tout au long de sa carrière et que toutes l'ont aidé à démontrer son talent au plus haut niveau, excepté une : celle qui avait le plus d'influence depuis son arrivée en F1. Il ne le nomme pas mais parle de Briatore.

Il rappelle qu'il a débuté à l'âge de 8 ans et qu'il a gagné tous les championnats auquel il a participé en karting et qu'il fut Champion de F3 Am Sud avec 14 victoires sur 17 courses. En 2003, il débarque en Angleterre, fonde son propre team et devient champion de F3 en gagnant 12 courses et signant 13 poles. Il a gagné 5 courses et signé 6 poles en GP2 en 2005 et 2006 et finira2eme derrière Lewis Hamilton. Il a été le premier a gagner 2 courses dans un même week-end de GP2.

Après cela, il rapporte que pour entrer en F1, lui et son père ont signé un contrat de management avec Flavio Briatore, ce qui coïncide avec le début de la pire période de sa carrière. Il se plaint ensuite de n'avoir jamais été considéré dès ses premiers tours de roue et de ne jamais avoir eu le soutien que pouvait réclamer un débutant en F1, reprochant en plus à Flavio Briatore son attitude :

"à plusieurs occasions, 15 mn avant une séance de qualification ou juste avant la course, mon manager qui est aussi mon patron (Briatore) venait me menacer, me répétant que si je ne faisais pas un bon résultat, il avait un autre pilote pour me remplacer. Je n'avais jamais eu besoin que l'on me menace pour faire des résultats auparavant. En 2008, j'ai marqué 19 points, fini une fois sur le podium (2eme) et j'ai eu le meilleur début en F1 pour un pilote brésilien.

Pour 2009, Briatore a promis que les choses seraient différentes, que j'obtiendrais le soutien de l'équipe que je méritais et que j'aurais le même traitement qu'Alonso. Il m'a ensuite fait signer une clause de performance réclamant que je marque 40% des points d'Alonso d'ici la mi-saison. Malgré le fait que Fernando soit excellent, j'étais confiant qu'à matériel égal je parviendrai à réaliser l'objectif.

Malheureusement, les promesses n'ont pas été tenues. Avec la nouvelle auto, j'ai parcouru 2002 km d'essais quand Alonso en a fait 3839. J'ai testé l'auto seulement 3 jours sur le sec, je ne l'ai testée qu'en conditions de course, chargée en carburant, et en pneus durs et seulement les premiers jours lorsque la piste est sale et lente. Je n'ai jamais pu découvrir l'auto dans des conditions de qualification où un écart de 2 ou 3 dixièmes vous font reculer de 8 places !

En plus, sur les 9 premières courses de cette saison, Fernando a obtenu sur 4 d'entre elles, en exclusivité, un nouveau package apportant un gain important. Les ingénieurs de Renault m'ont dit alors que j'avais entre les mains une auto plus lente de 5 à 8 dixièmes. Avec de telles améliorations, j'aurai pu finir devant Alonso en Allemagne, ce que j'ai fait en Angleterre alors que je n'avais pas eu le nouveau package.

Je crois en mon talent et ma rapidité. Tout ceux qui connaissent mon histoire savent que mes résultats en F1 ne représentent pas mes réelles capacités. Mes 2 années ont été étranges car j'ai également subi des incidents dont je sais ne pas être responsable. J'ai toujours cru qu'avoir un manager comme patron m'apporterait le soutien au sein de l'équipe, qu'il était censé m'encourager et m'offrir des opportunités. Dans mon cas, c'est le contraire qui s'est produit. Briatore a été mon bourreau."

Après nous affirmer qu'il sait être performant sous la pression comme le démontre sa carrière passée où il n'a jamais éprouvé le besoin de se justifier ou de se défendre contre les critiques et où il a toujours répondu par la piste, il dit qu'il va pouvoir enfin prendre un nouveau départ en F1, qu'il espère plus équitable et positif.