Rappelez-vous : en juin dernier, une boisson nommée Outox faisait son apparition sur le marché. Son fabricant annonçait une révolution grâce à un composé censé permettre de réduire « de façon importante » le taux d'alcoolémie dans le sang et comptait bien séduire les automobilistes quelque peu portés sur l'apéro. Saisie par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, l'Anses (Agence nationale pour la sécurité sanitaire des aliments) a rendu son verdict.


Et ce dernier est sans appel. Après avoir analysé les résultats d'une étude fournie à la DGCCRF par le fabricant et destinée à prouver ses allégations, l'Anses a dénoncé une méthodologie « pas appropriée à l'objectif de l'étude », un protocole discutable ainsi que des statistiques « critiquables ». Elle affirme également que la réduction de l'alcoolémie observée est trop faible et trop variable d'un individu à l'autre pour qu'il soit possible d'en tirer des conséquences notamment au niveau du comportement.

Et au sujet de la composition miracle, à base de fructose et de vitamine C et censée avoir un effet radical sur l'alcoolémie, les résultats ne sont pas plus favorables. Après avoir fait une synthèse des différentes études existant sur le sujet, l'Anses a en effet conclu que les protocoles utilisés étaient « trop hétérogènes » et les tests pratiqués sur « un nombre limité de sujets peu représentatifs de la population ». Pour résumer : l'affirmation selon laquelle la boisson Outox permettrait de faire baisser le taux d'alcool dans le sang est scientifiquement irrecevable et de nature à induire en erreur les consommateurs.


Le PDG d'Outox ne compte cependant pas en rester là et affirme avoir pour ambition de saisir l'EFSA, l'autorité européenne de sécurité des aliments.