En 1955, Porsche célèbre le 25e anniversaire de sa fondation et comme un bonheur ne vient jamais seul, la firme va pouvoir réintégrer ses locaux de Zuffenhausen réquisitionnés depuis 1938. Porsche profite de l'événement pour apporter de profondes mutations à la 356. Présentés au Salon de Francfort en septembre 1955, les modèles 356 A conservent toutefois leur ligne traditionnelle mais à y regarder de plus près, les modifications et améliorations sont nombreuses. La 356 Ait proposée comme l'ancien modèle en versions Coupé, Cabriolet et Speedster et la plus évidente des retouches se voit au niveau du pare brise plus bombé sans pli central et doté de montants plus fins. Les Speedsters eux aussi un pare brise plus haut afin d'améliorer la visibilité une fois la capote baissée.

Plus de confort également pour la 356 A, une nouvelle planche de bord, une isolation phonique améliorée qui permet enfin d'écouter la radio en roulant et enfin le plancher abaissé de trois centimètres pour faciliter l'accès à bord.

Le comportement amélioré par l'apport de nouvelles suspensions plus souples avec un débattement plus important qui, conjuguées aux nouvelles dimensions des pneus amélioraient considérablement la tenue de route. La 356 A veut apprivoiser une clientèle plus sage et moins sportive qui était jusqu'à présent effarouché par le caractère survireur des précédentes versions. Plus moderne, plus confortable, plus sage même si elle demeure une incorrigible survireuse, la 356 A devient une GT civilisée mais la clientèle sportive est loin d'être négligée. Bien au contraire. Aux versions 1300, 1300 Super, 1600 et 1600S s'ajoute une version survitaminée : la 1500 GS (Grand Sport) plus connue sous le nom de Carrera.

LA PLUS RAPIDE DES 356

La tentation était grande d'installer un moteur type 547 créé pour la course dans un châssis de 356. Ernst fuhrmann, le concepteur du projet, ne sût résister longtemps et monta un de ses moteurs dans sa propre voiture... juste pour voir ! Si l'adaptation flat 4 double arbre dans le compartiment arrière de la 356 ne fut pas des plus aisée, le résultat fut à la hauteur des espoirs de Fuhrmann. Cet épisode se prolongea logiquement par la mise au point d'un moteur de compétition. Le moteur 547 est alors monté dans un coupé "Gmünd"-(l'un des quatre coupés à carrosserie aluminium fabriqué en Autriche en 1948-49; plus légers.

Le département course est réservé à son usage exclusif et aligner au départ du Maraython Liège-Rome-Liège en août 1954. Helmut Polensky, champion d'Europe des rallyes 1953 avec une 356 "alu", associé au fidèle Herbert Linge parvient à triompher de la Lancia de Gendebien et enlève l'une des victoires les plus de la saison routière. Après ce succès et le souhait de nombreux clients de la marque de disposer d'une GT plus puissante, Fuhrmann et Von Hanstein parviennent à convaincre Ferry Porsche de lancer une série limitée à 100 exemplaires de cette version musclée pour satisfaire aux quota' d'homologation en GT. Les premiers essais débutent sur la voiture personnelle de Ferry Porsche dans la plus grande discrétion. La 356, surnommée affectueusement Ferdinand en hommage au professeur Porsche, cède bientôt la place à un cabriolet gris, pendant l'été 1955, encore une fois "voiture de fonction de Ferry porsche. Le "cocktail" n'en finit pas d'étonner le personnel de fie. Le châssis de la 356 se montre4. tout à fait capable de prendre en charge le surcroît de puissance et le moteur 547 destiné à la course se montre fiable et endurant. Celui-ci est toutefois légèrement modifié pour un usage plus civilisé : le taux de compression est réduit dans un premier temps à 8,7 (au lieu de 9,5) puis remonté à 9, les deux distributeurs sont placés de façon plus accessible, mais il est toujours pratiquement impossible de changer les huit bougies sans déposer le moteur ! la puissance atteint les 100 ch à 6200 t/mn (au lieu de 110 ch pour la version course) mais peut sans dommage un régime de 7000/7500 t/mn. Le compte-tours d'ailleurs gradué à 8000 t/mn alors que le compteur de vitesse, plutôt optimiste,jusqu'à 250 km/h.

En réalité, la Carrera frisa seulement les 200 km/h mais avec des accélérations dignes d'une grosse cylindrée. La Carrera qui voit le jour en même temps que la 356 A bénéficie donc de tous les perfectionnements de cette version à laquelle, elle ressemble comme une soeur. Extérieurement, elle se distingue par le label Carrera finement apposé sur les ailes avant* et le capot arrière et des pneus plus larges. Enfin, quelques accessoires accentuaient son tempérament sportif : sièges baquets et volant en bois. Selon une habitude bien établie chez Porsche, la Carrera était disponible avec les trois carrosseries : Coupé, cabriolet et Speedster.

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