D’abord prévenons. Loin de nous l’ambition de proposer ici une étude détaillée de la situation économique, financière et sociale du groupe automobile français ; tel n’en serait pas le lieu. Plus modestement, nous vous proposons un socle à discuter dans l’espace adjacent que nous affections tant, celui des commentaires. Et ce socle, le voici : un pays comme la France a manifestement encore besoin d’une industrie industrielle même si, indéniablement, cette industrie doit aussi penser à demain puisque l’industrie de demain ne sera sûrement plus celle du siècle passé. Tout en assurant sa mutation, il s’agit de limiter au mieux et au maximum les effets sociaux et politiques néfastes pour des hommes et des femmes (en particulier ceux et celles qui travaillent directement voire indirectement pour PSA) qui habitent ce pays. Naïvement donc, posons comme nécessaire l’amélioration de la santé du groupe PSA.


Tout aussi naïvement, demandons-nous pourquoi ces dernières années les patrons se sont succédés à la tête du groupe sans qu’aucun ne semble en mesure de stopper l’engrenage infernal ? Oui, pourquoi le turnover est-il si important ? Peut-être parce que PSA et « son board » n’a pas réussi à trouver un patron et passionné par le secteur d’activité du groupe et compétent à l’échelle des enjeux que le groupe doit traiter. A moins qu’il n’en ait pas eu les moyens pour des questions de succession et de fierté mal placée. Car n’oublions pas que PSA demeure un groupe comme les autres, soumis aux luttes d’influences (pouvoir, finance, etc…), mais qu’il doit en plus composer avec une famille et ses histoires. Ce qui doit singulièrement compliquer le travail d’un patron qui n’appartient pas même à la famille et qui doit être d’autant plus fort et habille.


Et soumettons ici une hypothèse de travail, sinon de réflexion : pourquoi le prochain patron (même s’il devait s’agir de confirmer dans ses fonctions… le présent patron (sans doute la démocratie n’est-elle jamais ni facile ni évidente)) du groupe ne serait-il pas élu à droit égal par l’ensemble des salariés du groupe, salariés français et étrangers ? Imaginez déjà un peu le bordel mais surtout l’élan dont pourrait être doté ce responsable-là. A moins que les discussions n’aboutissent à la désignation d’une direction collégiale.




Je vous donne rendez-vous ce soir pour reprendre la discussion sous un jour plus explicitement polémique, dans Minuit chicanes bien entendu.


@antoinedufeu