En 2012, PSA avait perdu près de 5 milliards. En 2013, la perte n'est plus que de 2,3 milliards malgré une dépréciation d'actifs de 1,1 milliard. Le Chiffre d'Affaires a baissé de 2,4 % à 54,1 milliards d'euros tandis que la perte opérationnelle est passée de 560 en 2013 à 177 millions en 2013 et le « free cash-flow » toujours dans le négatif a tout de même été ramené de 3 milliards à 426 millions d'euros. On le voit, la situation s'améliore mais PSA reste encore dans le rouge, ce qui tend à justifier le grand chambardement du jour.


En effet, comme prévu, Peugeot n'est plus sous contrôle de la seule famille historique qui va devoir partager ses prérogatives avec le chinois Dongfeng partenaire de longue date et l'État Français, chacun amenant 800 millions d'euros. Le reste de l'argent attendu proviendra du marché mais également de la vente d'une partie de la Banque à Santander. PSA Peugeot Citroën pourrait ainsi lever près de 4 milliards afin de soutenir ses projets de développement.

Carlos Tavares déjà présent avant sa prise de fonction officielle le 31 mars a indiqué ses axes de travail et remercié Philippe Varin pour son travail dans la concrétisation de cette augmentation de capital et l'ouverture à l'International que cela va permettre.


Pour Tavares, l'objectif prioritaire est d'être plus profitable et donc de parvenir à vendre des modèles bien plus rémunérateurs. Pour cela, il veut s'appuyer sur les 3 marques – Citroën, Peugeot et DS (qui à terme sera aussi proposé hors de Chine) – qu'il souhaite différencier le plus possible et surtout resserrer l'offre en proposant essentiellement des versions situées dans le cœur du marché. Il souhaite également retravailler les implantations en Russie et en Amérique du Sud et faire en sorte que les voitures fabriquées en Europe soient plus rentables. Pour cela, il a expliqué que les partenaires devaient admettre cela, tout le monde a compris que cela s'adressait à l'État français nouvel entrant au capital et au Conseil d'Administration.


Selon certains analystes, cette direction à trois têtes aux intérêts très divergents pourrait finalement être un avantage pour Carlos Tavares en charge de l'opérationnel qui se retrouverait avec une liberté plus grande que lorsque ses prédécesseurs avaient à rapporter en permanence à une seule tête dirigeante. Un nouveau chapitre s'ouvre.