La véritable nouveauté de l’Alfa Crosswagon Q4 est la transmission intégrale permanente dénommée Q4. Pourvu de trois différentiels (dont un central de type autobloquant Torsen C, une grande première chez Alfa ), ce dispositif répartit en permanence le couple entre les roues avant et arrière suivant le schéma suivant : 42 % à l’avant et 58 % à l’arrière. En accélération, afin d’éviter un effet sous-vireur trop accentué, le différentiel est en mesure de transférer environ 80 % du couple aux roues arrière. En condition de survirage, il ne transmet que 40 % afin d’améliorer l’adhérence du train arrière.

A l’usage, le recours à la transmission permanente a pour conséquence directe une tenue de route optimisée et la disparition des pertes de motricité qui caractérisent souvent les modèles à deux roues motrices. La différence entre la 156 "classique" et la Crosswagon est visible de façon significative. Grâce à la meilleure tenue de route, aux trains avant plus accrocheur et arrière plus volontaire, la vitesse de passage en virage augmente sensiblement. La direction, quant à elle, n’est plus aussi agréable que sur la deux roues motrices. Toujours aussi directe, son ressenti est moins plaisant en raison notamment d’une perte d’appui et de consistance. Il est donc nécessaire d’effectuer quelques petites corrections de cap en courbe pour conserver une trajectoire idéale. Dommage.

Même si le risque de décrochage est toujours présent, la sensation de sécurité en conduite sportive augmente comme c’est le cas au volant d’une Audi Quattro. Il faut donc se méfier des excès de confiance qui peuvent se révéler dangereux. Ce tempérament sportif est, malgré tout, une bonne surprise vu le poids de la voiture et on prend plaisir à enchaîner les virages même sur routes grasses ou humides. Cette impression est d’autant plus renforcée que la Crosswagon bénéficie du freinage surdimensionné de la 156 GTA. De quoi s’amuser !

Essai - Alfa Crosswagon Q4 : un break 4 roues motrices plus qu'un SUV

Avec sa garde au sol surélevée de 65 mm et ses suspensions typées tout-terrain, la Crosswagon trompe son monde durant environ 5 minutes. Passé ce délai, on comprend très vite que le hors-piste est loin d’être son terrain de prédilection. Tout-chemin, oui mais pas tout-terrain. Les routes caillouteuses ne lui font pas peur mais ne pensez pas partir à l’aventure dans des zones vierges car l’absence de blocage de différentiel est très pénalisant et on est obligé de jouer de l’embrayage pour se sortir des situations difficiles.

Reste à savoir si cette insuffisance au franchissement sera décisive pour la clientèle. Vu le nombre de Rav 4 et autres SUV dans les grandes villes françaises, on peut en douter.

Un confort moins bon que sur la deux roues motrices

La nouvelle hauteur de caisse et les suspensions à forts débattements n’ont pas que des avantages. Si le confort d’amortissement est plus souple en ligne droite, ce positionnement a des conséquences néfastes en matière d’agrément. Le roulis est ainsi plus important en courbe et les mouvements de caisse amplifiés notamment en raison des corrections de trajectoire nécessaires comme indiqué précédemment.

Ce confort approximatif est également dû à des sièges manquant de maintien notamment au niveau de l’assise et du dossier.