Aujourd'hui, environ 500 experts sont à l'Unesco à Paris pour discuter du réchauffement climatique. Les délégués du Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) sont chargés de rédiger un "résumé à l'intention des décideurs", synthèse en une dizaine de pages des milliers de pages de leur 4e rapport scientifique qui a nécessité un travail de 6 ans de 2 500 chercheurs. Ce texte sera négocié ligne à ligne, sera adopté par consensus et présenté le 2 février 2007. Il sera valable pour les cinq prochaines années. En 2001, d'après les scénarios socio-économiques envisagés, le Giec s'était accordé sur une hausse possible des températures moyennes de la planète de +1,4° à +5,8°C d'ici 2100 par rapport à 1990. Grâce à l'amélioration des connaissances (modification de la végétation, de la fonte des glaces et du réchauffement des océans, ampleur des hausses de températures, modifications des régimes de précipitation), ces prévisions vont être précisées avec des indices de confiance plus élevés.

Les Nations unies ont créé le Giec en 1988, l'Organisation météorologique mondiale qui souhaite être "une courroie de transmission" entre le monde de la recherche et celui des décideurs. Ses rapports sont approuvés par les 192 Etats membres de l'Onu. En 1992, la communauté internationale a même élaboré la Convention de l'Onu sur le changement climatique en se basant sur ces travaux puis, en 1997, le Protocole de Kyoto de lutte contre l'effet de serre. Les gaz à effet de serre, au premier rang desquels le dioxyde de carbone (CO2) émis par la combustion des énergies fossiles, sont incriminés dans le réchauffement de la planète. Depuis le début du XIXe siècle, le thermomètre mondial a gagné 0,8° avec une nette accélération au cours des 30 dernières années que les scientifiques imputent avec de plus en plus de certitude aux gaz à effet de serre principalement émis par les énergies fossiles (gaz, pétrole, charbon). Le dioxyde de carbone (CO2) est susceptible de stagner dans l'atmosphère plus de 200 ans après son émission. La communauté internationale doit définir les suites du protocole de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.

Le président français, Jacques Chirac, a profité de la venue à Paris de ces experts afin de mettre en place une conférence internationale sur l'environnement, qui se déroulera jusqu'au 3 février.