Anne Hidalgo n'en démord pas. Et Christophe Najdovski, l'adjoint écologiste chargé des transports, est son soldat envoyé au front pour appliquer le plan de bataille. Rappelons-en le déroulé : dès le 1er juillet 2015, les autocars et les poids lourds, essence comme diesel et ayant plus de 14 ans, seront bannis de Paris. En juillet 2016, du lundi au vendredi, ce seront les véhicules particuliers, les véhicules utilitaires légers vieux de 20 ans qui rejoindront les bannis. Une discrimination dont seront victimes 120.000 automobiles. Quant aux deux-roues motorisés ceux mis en service avant le 1er juin 2000 n'auront plus droit de cité. D'ici 2020, les engins motorisés seront classés en fonction d'étoiles et ceux qui en auront cinq pourront emprunter la voie lactée vers les Champs Elysées. Il s'agira des deux-roues immatriculés après le 1er juillet 2015 et des voitures mises en circulation après le 1er janvier 2011.


Les élus qui officient au-delà du périphérique ont beau jeu de dénoncer une écologie punitive. Voire une logique de brimade, qui sonne de manière étonnante dans un paysage politique où le premier Ministre Manuel Valls a récemment dénoncé l'existence d'un apartheid en France lors d'un discours de politique générale. Et la grogne dépasse les clivages politiques. On se souviendra de la missive douce-amère d'Olivier Faure vice-président du groupe PS à l'Assemblée nationale mais aussi élu de Seine-et-Marne. Quant à l'opposition, elle trouve là du grain à moudre, Valérie Pécresse regrettant le fait que «Paris se sanctuarise et est dans une logique de brimade du conducteur francilien».


Au quotidien, les habitants, les artisans s'inquiètent légitimement car beaucoup ne peuvent se passer de leur voiture ou de leur camionnette, et, plus encore, n'ont pas les moyens de la changer. Les usagers en deux roues motorisés ne comprennent pas pourquoi ils sont également pointés du doigt alors que l'encombrement de leurs engins aide à la fluidité du trafic. Ils se sont mobilisés ce dimanche contre ce plan, et ils se rassembleront ce lundi devant l'hôtel de Ville parisien. Ils ont reçu le soutien de l'association 40 Millions d'automobilistes, qui menace aussi de se mobiliser sur la voie publique. En attendant, elle a lancé l'idée de demander à Anne Hidalgo de rembourser les «bagnoles» diesels des Franciliens. Un site a été créé pour l’occasion . A suivre...