Si, chez nous, la hausse du prix du baril se répercute pour le moment essentiellement sur notre portefeuille, la Chine commence à connaître quelques soucis de nature un peu plus sérieuse.

La conjonction de la hausse du prix et de la demande locale toujours aussi soutenue a provoqué une crise entre l'Etat chinois et les compagnies pétrolières nationales. L'Etat, à travers sa Commission nationale pour la réforme et le développement, fixe mensuellement le prix du pétrole en prenant comme référence les cours du mois précédents sur les grands marchés internationaux. La hausse maxi autorisée et ensuite de 8% du prix arrêté.

Le problème est que le cours du baril sur les marchés mondiaux s'est envolé en peu de temps. Par conséquent, les compagnies pétrolières chinoises Sinopec et PetroChina sont contraintes d'importer du pétrole qu'elles payent bien plus cher que le prix auquel elles sont obligés de le vendre.

Ces compagnies ont donc refusé d'alimenter les raffineries, ce qui provoque des pénuries à travers tous le pays.

Le paradoxe est, qu'avec une structure de contrôle étatique omnipotente et soucieuse de garder ce pouvoir, la Chine tente d'être actrice de plus en plus impliquée d'un marché totalement dérégulé qui ne supporte pas les inerties et les rigidités.

La Chine est en pleine contradiction existentielle: l'ouverture au monde ne peut se faire dans la demi-mesure, et à court terme, le contrôle total de l'Etat sur les prix devra être repensé, sans quoi le pays ira au devant de graves problèmes intérieurs. Plus qu'un simple problème énergétique, c'est le système chinois qui est remis en question.

Via AFP et Chine-iNFO