Vendredi, le Sénat a adopté avec une majorité confortable de 177 voix contre 153 le projet de loi sur la sécurité Loppsi 2, visant à durcir de façon générale la politique en matière de répression des délits et crimes. Pourtant, bien caché entre tous ces tours de vis se trouve un amendement qui réduit le temps jusqu'ici requis avant de récupérer les points perdus de son permis de conduire. Ainsi, à la condition qu'une infraction ne soit commise entre temps, la restitution d'un point perdu, par exemple lors d'un excès de vitesse inférieur à 20 km/h, se fera en 6 mois au lieu d'un an jusqu'ici, tandis que les 12 points seront recrédités au bout d'un an au lieu de trois.

Cette mesure, soutenue par Alain Fouché, sénateur UMP, a pour objectif de réduire la conduite sans permis et les échanges de points en rendant plus vite des points perdus pour des délits estimés légers. Pour Xavier Bertand, président du groupe UMP, cela facilite aussi une reprise d'activité pour les conducteurs ayant besoin de leur permis pour travailler.

Un retour en arrière selon les associations

Mais les opposants sont nombreux à commencer par... le Gouvernement. Le Ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, estime notamment que le permis blanc, supprimé en 2004 et réglant le problème de l'activité professionnelle pénalisée par une perte de permis, était une meilleure solution. Les associations de sécurité routière sont elles aussi monté au créneau. Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la Violence Routière, estime que l'amendement va à contre courant de l'objectif du gouvernement de passer sous les 3000 morts sur les routes d'ici 2012 et qu'il serait de plus pas essentielle, 9 conducteurs sur 10 ayant selon elle entre 10 et 12 points sur leur permis. La Prévention Routière de son côté estime que, contrairement à ce que pensent les sénateurs, «  les « petits » excès de vitesse ont eux aussi des conséquences en matière de sécurité routière […]. Toutes les études, françaises et étrangères ont montré qu’une baisse des vitesses moyennes d’1 km/h entraîne automatiquement une baisse de 4% du nombre de tués ».

L'amendement devra encore passer par l'Assemblée Nationale et être voté par les députés pour entrer en vigueur, sachant que Loppsi 2 prévoit aussi en revanche de durcir d'autres peines, comme la confiscation du véhicule en cas d'infraction grave.