Le 508 RXH qui n’offre qu’un volume de coffre réduit du fait de la présence des batteries propose tout de même jusqu’à 22l de rangements dans l’habitacle en fonction des options choisies. Les bacs de porte sont immenses, la boîte à gants de 9l et le rangement sous l’accoudoir central (2l) également. C’est d’ailleurs en manipulant ce dernier que l’on notera le seul petit accroc dans la perception de l’habitacle. Cette extrémité de la console centrale bouge plus que de raison et malgré son look flatteur, cela dénote légèrement avec l’ambition Premium et l’obligatoire sensation de solidité que doit générer un habitacle de ce segment.


Intelligence artificielle


Les premières sensations à bord du 508 RXH sont provoquées par l’électronique omniprésente. De multiples alertes sonores vous font comprendre que l’auto est plus intelligente que vous, et parfois, les procédures que vous pensez avoir bien réalisés n’ont aucun effet sur une auto qui s’entête à rester inerte et bloquée sur le Neutre (il faut parfois éteindre et rallumer le contact). Les automatismes qui cherchent à optimiser l'utilisation du 508 RXH vous donnent parfois la sensation que vous n’êtes pas vraiment maître à bord, l'auto passant très rapidement de l’électrique au thermique avec un stop&start très actif et une boîte au contraire assez peu réactive. Poser le pied sur l'accélérateur ne provoque donc pas seulement une accélération mais une suite de phases de fonctionnement différentes qui peuvent dérouter le conducteur pas encore habitué à ces autos savantes. Mais avant d’accabler le RXH, ceci vaut pour quasiment toutes les autos bourrées d’électronique avec lesquelles il est difficile de ne pas se poser la question de la fiabilité électronique à moyen terme. Question dont nous n’aurons la réponse qu’après quelques années de vie des ces hybrides dont un des modèles à l’essai lors de notre venue a été contraint de stopper en bord de route avec un moteur crachant un gros panache de fumée, électronique manifestement en défaut.



Essai vidéo - Peugeot 508 RXH : le Roi Lion

Dès les premiers mètres, on note la bonne insonorisation, la sono pas au top mais notre regard est immanquablement attiré par l’aiguille totalement folle du compteur remplaçant le compte-tours. Cette hyperactivité surprenante s’explique simplement : la même aiguille renseigne des valeurs réparties sur 3 graduations différentes : les phases de rechargement, la puissance électrique utilisée (en %) et la plage de fonctionnement optimal (Eco). Du coup, selon que vous accélérez plus ou moins fortement ou que vous ralentissez, l’aiguille vient se placer devant l’indicateur approprié. Si vous passez d’une phase de recharge au freinage à une phase d’accélération maximale, l’aiguille opère un tour complet de cadran plutôt spectaculaire !


Il tient la route et les chemins



Sur la route, les qualités dynamiques de la 508 sont préservées et nous avons affaire là à un excellent compromis de suspension sur nationales et petites routes bosselées. Sans jamais être inconfortable, l’amortissement contient très bien le roulis d’un engin de 1800 kg jusqu'à des attaques de virage très politiquement incorrectes. Nous n’avons pas pu juger la tenue de cap « allemande » sur autoroute mais en courbe, l’équilibre est excellent, les Michelin Pilot Sport 3 officiant à merveille. Ces pneus qui n’ont rien d’enveloppes tout-terrain se sont montrés suffisamment efficaces sur la terre sèche lors de quelques exercices de motricité durant lesquels le RXH est parvenu à grimper des pentes impressionnantes à 60%. Sur le mouillé, ce sera évidemment plus difficile avec ces pneus mais l’appellation tous chemins n’est en rien usurpée.



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Autre caractéristique particulière à l’hybride, la récupération d’énergie produit un phénomène accentué de frein moteur et une sensation de freinage assez impressionnante. En l’occurrence, le 508 RXH semble effectivement très bien freiner, ce qui ajouté à son comportement sûr et sa position de conduite rehaussée, en fait une voiture extrêmement plaisante à utiliser. La boîte manuelle robotisée assez lente (même en Sport) et le moteur diesel coupleux invitent à une conduite souple qui peut être très rapide dès lors qu’elle n’est pas brusque. Seuls ceux qui oseront malmener un peu plus le 508 RXH découvriront une suspension arrière qui n’endigue que difficilement le surpoids du moteur électrique et des batteries placées en porte-à-faux. Le manque de retenue en détente à l’arrière est perceptible mais seuls des essais d’évitement poussés pourront dire si cela joue dans des conditions extrêmes.

Concernant la consommation, notez que nous avons enregistré un maximum d’environ 10l/100km, en adoptant une conduite tellement peu académique. En roulant proprement, il est largement possible d’assurer une consommation réelle entre 6 et 7l/100km, ce qui est remarquable pour ce type de véhicule.




Bref,


Le 508 RXH sera produit à Rennes-La Janais et s’il n’est lancé véritablement que début mars, 220 commandes fermes sont déjà enregistrées. Elles s’ajoutent aux 300 modèles Édition Limitée de lancement déjà écoulés. Peugeot explique qu’entre 3008 (5800 ex), 508 RXH (2740 ex) et dès juin prochain, 508 (2000 ex), le total de ses prévisions de vente globale d’hybrides en 2012 s’élève à 10.540 unités.


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