Je vous avoue qu'il n'est pas évident de se dire, en voyant cette SRT-10, que c'est une auto qui s'est assagie avec le temps. Malgré son physique sans égal, son moteur monstrueusement énorme et son comportement pas évident à gérer, c'est une auto qui se montre beaucoup plus docile que son ancêtre, c'est dire...

De ma petite expérience de testeur de voitures américaines, il n'y en a qu'une que je n'ai jamais conduite, c'est celle-là. Corvette, Camaro, Challenger, Mustang, vieilles ou récentes, j'ai mangé à tous les râteliers, et je me suis régalé.

Mais une seule m'aura échappé, une, pas deux, c'est elle.

Pourtant, j'ai eu deux occasions. La première, une RT-10, rouge, parfait état, entièrement d'origine... On bloque un rencard, et deux jours avant, je reçois un appel: «Heu Lionel, petit souci... On a prêté la voiture.... survirage... fossé... poteau... caisse pliée.»

OK, ça peut arriver à tout le monde... Je réessaye 3 mois plus tard, ce coup-ci, une GTS noire. Le soir où l'on bloque le rencard, le téléphone sonne: « Lionel, ça va être compliqué, en rentrant chez moi... rue pavée... tapé des 2 côtés... caisse pliée... »

Bon, là je vous avoue que ça fait réfléchir. Cette cochonceté de serpent semble mordre n'importe quand et partout. Mais je ne désespère pas, à moins que ce soit moi qui porte le mauvais œil...

Prenons ce propriétaire, n'a-t-il pas l'air heureux, cheveux au vent et sous le soleil, à faire hurler ce V10 de 8,4 ? Et si je le contactais...