La Jensen Interceptor réunissait à la fin des années 60 le meilleur de certains mondes : gros moteur américain et style italien. Pour la construction anglaise, en revanche, il est plus difficile de dire si cela est une bonne chose tant les productions anglaises de l'époque étaient fragiles et pas vraiment des reines de fiabilité. Heureusement pour elle, l'Interceptor échappe en général aux gros soucis de fiabilité et a droit à une fabrication de qualité correcte.


La carrosserie de l'Interceptor était réalisée par l'italien Vignale et était entièrement en acier. Résultat : l'auto n'était pas un modèle de légèreté (entre 1600 et 1900 kg, selon les versions), mais en pure GT, l'Interceptor ne visait de toute manière pas les chronos sur circuit, surtout avec le poids de la mécanique qui se trouve sous le capot. Jensen a en effet pioché dans la banque moteur de Chrylser et a récupéré les V8 383 ci et 440 ci (un 440 « six pack » avec six carburateurs a été temporairement proposé), des blocs déjà à l'œuvre sur les Dodge Challenger, Charger ou encore Plymouth Barracuda. Les clients avaient le choix entre deux transmissions : une manuelle à quatre rapports et une Torqueflite automatique à trois rapports.


Avec 335 ch pour l'Interceptor équipée du 383, les performances étaient loin d'être ridicules, puisque le 0 à 100 km/h était effacé en 6,5 secondes. Au final, l'Interceptor reste une auto rustique mais très saine, relativement fiable et aux lignes très réussies. Seule les consommations carrément hors du temps (comptez entre 25 et 30 l/100 km pour un 440 six pack, entre 18 et 20 litres pour un 383) peuvent aujourd'hui faire peur, tout comme l'autonomie proche du ridicule. Pour le reste, l'Interceptor reste une très bonne auto de collection.