Démonstration de force en terme de performance et d’élégance, lors du mondial de l’automobile 2000 sous forme de concept car, la carrera GT fut un véritable choc émotionnel. Suite à de nombreuses demandes et des carnets de commande pleins, Porsche décida alors de la commercialiser, sous sa forme définitive, trois ans après. Le manque d’un monstre sacré qui émanait depuis le retrait de la 959 lors de l’été 1988 dans la gamme n’était donc plus qu’un mauvais souvenir. L’arrivée de la Ferrari Enzo, de la Mercedes Slr sans oser évoquer le nom de Bugatti Veyron « obligea » le constructeur à revoir son pedigree à la hausse sur une puissance prévue initialement à 558ch. Place aux rêves par des chiffres qui illustraient les prouesses des maîtres de Leipzig : un bloc 10 cylindres, une puissance de 612 ch sur les seules roues motrices arrières, une vitesse max de 330 km/h sur une « Bundesautobahn » et un 0 à 100 plus exploitable en 3.9 secondes. Son poids restait contenu et équivalait à celui d’une 911 GT3 de la même période grâce à une carrosserie en carbone. Ces chiffres étaient certes démesurés mais les freins et l’embrayage en céramique permettaient une utilisation sportive intensive et endurante sans perte d’efficacité. Lors de l’été 2006, Porsche stoppa la production dont les 1500 exemplaires furent tous numérotés. En attendant la relève , quatre carrera Gt sont actuellement en vente dans les annonces professionnelles à partir de 340.000€ et aux faibles kilométrages. Pour info, lors de sa carrière sa valeur neuve était de près de 470.000 €. Je vous laisse contempler en large, en long et travers - les frissons en moins - sur le circuit du Castellet près de Toulon cet impressionnant missile dont le potentiel reste inexploitable sur route.