1 000 radars supplémentaires d'ici 2012 dans plusieurs parfums : vitesse moyenne, discriminant, passage à niveau, 1 800 éthylomètres embarqués, 326 LAPI et 24 000 terminaux pour les PV électroniques, voici l'essentiel de la recette de Brice Hortefeux pour répondre à l'augmentation de 21,2% des morts sur les routes françaises en janvier 2011. La partie répression est donc bien fournie, quid de la formation ? « A compter de la rentrée 2011, un module sécurité routière sera dispensé dans chaque lycée » a résumé le Ministre, avant toutefois d'indiquer le début d'une réflexion sur la mise en place de formations complémentaires, notamment pour les conducteurs novices.

C'est justement cette réflexion éternelle qui exaspère l'Automobile Club, qui regrette au passage cette « focalisation exclusive de l’action publique en matière de sécurité routière sur son volet répressif » : « l’annonce, par le Ministre, d’une nouvelle « réflexion » sur les formations complémentaires à la conduite devient le véritable « serpent de mer » de la sécurité routière ». L'association rappelle en effet que la Sécurité Routière y réfléchit depuis... 2003, où à l'époque elle plaçait comme un objectif prioritaire de 2003 et 2004 d'inaugurer un «  suivi d’une formation complémentaire au permis de conduire pendant la période probatoire » assorti de « formations post-permis adaptées pour les salariés ». Puis on en reparle en juillet 2005 avec cette fois-ci la promesse de la mise en place d'un « rendez-vous pédagogique qui interviendrait environ 6 mois après l’obtention du permis de conduire », puis en mars 2007 lors des Assises Nationales de la Sécurité Routière et enfin en janvier 2009 avec un projet de « rendez-vous d'évaluation et d'actualisation des connaissances ». Et toujours rien.

Pour Didier Bollecker, président de l’Automobile Club, cela a assez duré : « le temps de la réflexion a été suffisamment long, et il faut maintenant mettre en œuvre les évolutions nécessaires, qui sont absolument indispensables pour arriver sous le seuil des 3000 tués en 2012, et disposer enfin de tous les outils d’une politique de sécurité routière complète, moderne, durable et crédible ».

Une formation pratique accrue pour le permis de conduire et un rendez-vous pédagogique pour tous tous les dix ans

Dans un courrier adressé au Ministre, il demande donc l'instauration sans délai d'une seconde phase post permis obligatoire pour les jeunes conducteurs, qui sont fortement impliqués dans des accidents dans les six mois suivant l'obtention du permis de conduire. Dans les faits, des stages de formation pratique sur piste sécurisée seraient rendus obligatoires pour appréhender des facteurs qui influencent directement le comportement du conducteur et donc la sécurité, comme la fatigue ou diverses distractions. De telles dispositions ont permis notamment en Autriche après sa mise en œuvre en 2003 de réduire l'accidentologie d'un tiers.

Deuxième phase : un rendez-vous pédagogique pour tous. A partir de janvier 2013, chaque permis de conduire aura une validité administrative de 10 ans. L'Automobile Club propose à qu'à cette date soit instaurée une sorte de « contrôle technique du conducteur » volontaire, constituée d'une révision et/ou d'une mise à jouer, mais ne remettant pas en cause la détention du permis.