Le Plan de Déplacements de Paris (PDP), qui déterminera la circulation pour les 15 prochaines années avec le but de réduire de 40% la place de l'automobile, a été présenté aujourd'hui au Conseil de Paris par Bertrand Delanoë, maire PS de Paris. Ce dernier a déclaré que la capitale "refuse de rester inerte face à l'enjeu environnemental et au défi de santé publique que représente la réduction de la circulation automobile. On ne peut d'un côté signer le Pacte écologique de Nicolas Hulot et déclamer les argumentaires de l'Automobile club, lorsqu'il s'agit de Paris. Face à l'enjeu environnemental, aucun alibi ne peut justifier l'inertie. Il n'est jamais simple de faire évoluer son mode de vie. Mais c'est aujourd'hui une urgence."

Et oui, la limitation de la place de la voiture pour lutter contre la pollution est un sujet délicat ! Aujourd'hui, on compte plus de 2,3 millions de déplacements en voiture par jour (en semaine) à Paris. Aucune des rues parisiennes ne respecte les normes européennes de qualité de l'air, même si les gaz à effet de serre ont chuté de 9% en 5 ans. Le maire socialiste de Paris souhaite "autant l'audace, que l'ambition et le pragmatisme de ce PDP qui vise à faire baisser de 60% les émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit d'une démarche maîtrisée et progressive, définie en concertation avec les communes de banlieue. Toute mesure de restriction de la circulation doit être compensée par une offre de transports collectifs. Face aux attaques visant la politique de circulation, il faut insister sur la concertation préalable menée : 140 000 usagers ont donné leur avis via un questionnaire, les élus de droite comme de gauche ont été consultés, même si l'UMP a boycotté les "conférences métropolitaines" avec la banlieue. Intra-muros, le visage de la capitale devrait changer avec des "axes civilisés" (priorité aux bus et aux vélos) sur les grandes radiales reliant le centre aux portes de Paris et de grandes voies comme l'avenue de l'Opéra, le boulevard de Sébastopol ou la rue de Rivoli. Des secteurs à trafic limité devraient être créés dans les quartiers centraux. A terme, sont prévues la "reconquête" des voies sur berge et la fermeture de la voie express Pompidou. Davantage de taxis, des métros jusqu'à 02H15 en semaine, des navettes fluviales, une voie du périphérique réservée aux taxis et véhicules d'urgence, un réseau cyclable développé : les mesures sont nombreuses pour encourager les Parisiens à laisser leur voiture. Le PDP raisonne aussi à l'échelle de l'agglomération, préconisant en petite couronne une rocade souterraine de transports en commun, connectée à des lignes de métro prolongées, et l'amélioration des liaisons de bus banlieue-banlieue et Paris-banlieue."

Dans le camp de l'opposition, l'UMP qui ne votera pas le Plan de Déplacements de Paris, reproche à Delanoë de vouloir, "sous la pression des Verts, couper la capitale du reste de l'Ile-de-France". Pour la candidate UMP Françoise de Panafieu, ce plan vient "trop tôt ou trop tard". "Critiques de forme", riposte la mairie. L'UDF est d'accord sur les objectifs de réduction de l'automobile mais elle critique "le calendrier et le manque de moyens pour augmenter l'offre de transports collectifs". Didier Bariani, président du groupe, a déclaré : "M. Delanoë vend des vaches qui ne sont pas à lui puisque la quasi totalité des financements ne dépendent pas de la Ville."

Le PDP ne fait pas l'unanimité, l'avenir nous dira si ses mesures tiendront la route.