Selon les chiffres du gouvernement, la filière automobile française représenterait, en cumulant constructeurs, sous-traitants, équipementiers, distributeurs, concessionnaires et fournisseurs de service, plus de 800 000 salariés, et se place au premier rang en terme de dépôts de brevet. Mais elle décline depuis plusieurs années : la France n'aurait produit que 2,2 millions de véhicules en 2011 contre 3,5 millions en 2005, l'emploi y aurait reculé de 30 % en 10 ans et seul un tiers des véhicules immatriculés aujourd'hui en France y serait aussi fabriqué. Fort de ce constat, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et Michel Sapin, ministre du Travail, ont dévoilé hier après-midi un plan de soutien composé de huit leviers d'action.

Un plan économique entièrement tourné vers les véhicules écologiques

« Pour soutenir l’achat de véhicules propres, le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif de bonus-malus.

  • Le bonus maximal à l’achat de véhicules électriques est porté à 7 000 euros.
  • Le bonus maximal pour les véhicules hybrides est porté à 4 000 euros et rendu accessible aux sociétés.
  • Le bonus pour les véhicules thermiques faiblement émetteurs de carbone est augmenté de 100 à 150 euros selon les cas.
  • Ces hausses seront valables jusqu’à fin 2012 et le renforcement de l’ensemble du dispositif bonus-malus sera précisé en loi de finances pour 2013.

La commande publique doit donner l’exemple et être massivement réorientée vers ces modèles.

  • Le dispositif du bonus-malus est étendu aux acheteurs publics : au moins 25 % des véhicules achetés par l’État devront être électriques ou hybrides. Les véhicules à usage urbain (hors véhicules d’intervention) devront être électriques.
  • Les collectivités territoriales et les entreprises publiques seront incitées à adopter la même démarche. D’autres propositions relatives à l’acquisition des véhicules et relevant de la loi de finances seront étudiées d’ici la fin de l’année, notamment pour les véhicules à usage professionnel non polluants.

Cela implique le déploiement sur tout le territoire de bornes de recharge des véhicules hybrides et électriques.

  • Un commandement unique sera institué pour en organiser l’installation dans les grandes agglomérations, sous l’égide de M. Philippe Hirtzman, ingénieur général des Mines.
  • La réglementation sera immédiatement adaptée pour faciliter l’implantation des bornes de recharge. Une dotation de 50 millions d’euros du programme d’investissements d’avenir leur sera allouée. Des démarches ont par ailleurs été engagées pour associer la Banque européenne d’investissement au financement de ces projets. »

Ce plan a donc pour vocation de pousser les ventes de véhicules électriques et hybrides mais est-ce cela permettra aux constructeurs automobiles français de sortir du marasme économique, ce qui est le but premier ? On rappellera simplement que le marché ne représente que 5 000 unités depuis le début de l'année, que Renault ne fait pas d'hybride, que la Zoé électrique construite en France ne sera commercialisée qu'en 2013 et la Twizy et la Fluence ZE sont produites en Espagne et en Turquie, tandis que PSA assemble ses électriques Peugeot iOn et Citroën C-Zéro au Japon et qu'il faudra tout de même débourser plus de 30 000 € bonus déduit pour devenir propriétaire de son hybride le moins cher, la Peugeot 3008 Hybrid4.

Twitter : @PierreDdeG