Le système de bonus/malus fonctionne bien. Trop bien ? En instaurant un bonus à l’achat d’un véhicule neuf émettant moins de 130g/km de CO2, l’Etat souhaitait inciter les consommateurs à se porter acquéreur de voitures considérées comme plus propres, tout en espérant arriver à un bilan neutre en lançant parallèlement un malus pour les véhicules émettant plus de 161g/km de CO2. Mais la crise aidant, la balance penche fortement d’un côté.

Instauré au 1er janvier 2008, les effets du système de bonus/malus se sont très rapidement fait sentir sur les ventes d’automobiles, les acheteurs se précipitant sur les véhicules émettant le moins de CO2. Ecologiquement, c’était peut-être mieux, mais économiquement, c’était plutôt une catastrophe, avec 300 millions de déficit sur l’année 2008. Seulement en fin d’année dernière est arrivé un phénomène qui n’avait pas été non plus prévu au moment de l’instauration du système : la crise économique, qui s’ajoute aux progrès constants des constructeurs automobiles à proposer des véhicules émettant de moins en moins de CO2.

En comparant les ventes globales de voitures neuves de février 2008 et février 2009 en France, on constate qu’elles ont baissé de 13,2%. Seulement cette baisse n’est pas uniforme. En effet, la part des voitures émettant moins de 160g/km de CO2 a reculé de 9,2% tandis que celles des véhicules à plus de 161g/km de CO2 s’est effondré de 37,1%. Pire encore, ce sont les voitures les plus bonussées qui sont plébiscitées : les ventes de celles émettant entre 101 et 120g et profitant donc d’un bonus de 700€ sont en hausse de 34%, celles à moins de 100g au prix diminué de 1000€ en hausse de 457% !

En convertissant en euros, ça donne un déficit de 19,3 millions pour le mois de février 2008 et… 39,6 millions d’euros pour février 2009, portant à un total de 73 millions d’euros sur les deux premiers mois de l’année, une hausse de 74% par rapport à 2008. Sur l’année 2009, on prévoit maintenant un déficit de 500 millions d’euros.

Source : AutoActu