Sur le mois d'avril qui a vu la Renault Twingo devenir la voiture la plus vendue en France et le basculement toujours plus important du marché vers les petites citadines, on constate que la part des voitures "bonussées" dans le volume global des ventes enfle exponentiellement ! L'Etat va devoir trouver comment financer ce qui s'apparente à un véritable gouffre.

Autoactu rapporte les statistiques des 3A qui montrent que les ventes de véhicules émettant moins de 120 gr de Co2 au km sont les seules à augmenter. En avril, avec l'arrivée sur le marché de la Toyota IQ, les ventes de voitures émettant moins de 100 gr/CO2 au km (1000 € de bonus) ont doublé. Le volume est encore faible (500 unités Smart et IQ essentiellement) à cause d'une offre limitée mais dans les mois à venir, ce segment devrait exploser. Déjà les Seat Ibiza Ecomotive et VW Polo Blue motion jouent les citadines pionnières dans ce segment qui pourraient devenir le cauchemar de Bercy.

Jusqu'à présent c'était la tranche 101/120gr (700 euros de bonus) qui recueillait la plus grande partie des acheteurs. Et effectivement, en avril, elle atteint 47% du marché global avec 84.300 voitures écoulées, c'est une hausse de 27%.

Du côté sombre de ce système, tous les segments sont en chute libre. Même la partie "Neutre" du 131/160gr voit son volume se flétrir de 20% avec 66.000 voitures vendues. les autos émettant au delà de 200gr/Co2 ne représentent plus que 2% des immatriculations (3800 ex) et au delà des 250 gr/CO2, la contraction est de 2/3 avec seulement 650 unités écoulées.

Ce constat étiré sur l'année nous amène tout droit vers une facture doublée par rapport à 2008. Sur les 4 premiers mois 2009, le coût du système est déjà de 176 millions d'euros (240 millions de 'bonus' moins 64 millions de 'malus') contre seulement 84 millions € en 2008 sur la même période, c'est une hausse substantielle de 109%. Au final, les projections tablent sur un coût annuel 2009 d'environ 600 millions € auquel il faudra ajouter celui des primes à la casse.

Voilà encore une histoire financière qui va retomber d'ici peu sur le coin de la feuille d'impôts du contribuable ou sur le porte-feuille du verbalisable potentiel qui se trouve être un automobiliste-vache à lait dans tous les cas. Et on ne parle pas des conséquences sur l'industrie automobile hexagonale qui produit ses petits modèles essentiellement hors de France. A Novo Mesto, ils adorent le bonus-malus français parait-il.

Bref, on cherche encore où se situe vraiment le bénéfice industriel et social de ce système ? Pour la pollution, on sait déjà