L’information vient du quotidien italien Il Sole 24 Ore qui a publié dans son numéro du vendredi 13 un article affirmant de source "financière" que ni plus ni moins qu’une fusion des divisions automobiles était prévue entre PSA et Fiat dans un futur proche. Assisté par la banque d’investissement italienne Mediobanca et un conseiller en stratégie, Sergio Marchionne, administrateur délégué de Fiat, serait selon le journal en train de mettre la dernière main à ce plan, baptisé "Eiffel", avant de le soumettre au conseil d’administration.

On connaît même les détails, à savoir que Fiat détiendra entre 41 et 45% du résultat de ce mariage, avec Sergio Marchionne à sa tête et son siège à Paris, et que ce serait à PSA de supporter "le coût de la fusion au niveau de l'emploi" avec un maintien de la production en Italie, ce qui, de ce côté des Alpes, paraît un peu inquiétant.

Cette rumeur vient de deux annonces communes de ces deux dernières semaines : celle de PSA d’abord, qui avait informé être en cours de discussion avec ses partenaires, et celle de Fiat par la voix de Sergio Marchionne qui prévoit que seul six constructeurs automobiles se partageront le marché mondial à l’issue de la crise, dont seulement deux en Europe. Ajoutez à ça que les deux groupes collaborent depuis 1978 pour produire ensemble des monospaces et des utilitaires légers sur des plates-formes communes, et vous obtenez le bruit de couloir rêvé, que la bourse a tout de suite répercuté, avec une progression de 4,57% de l’action Fiat et plus de 5% pour PSA avant…

Avant que les deux groupes démentent vigoureusement.

A commencer par Fiat qui a affirmé qu’il n’y avait pas de projet de "soumettre à l'examen du conseil d'administration d'opération de fusion avec d'autres entreprises du secteur automobile", même si, toutefois, le groupe "examine, dans le cadre de l'évolution normale de la gestion, toute opportunité d'accords de diverses formes afin d'obtenir des synergies productives et accéder à de nouveaux marchés". Chez PSA, on qualifie cette information de "rumeurs de marché" que le groupe français ne souhaite pas commenter, en précisant que la priorité de la direction est aujourd’hui de "gérer la crise".

Rappelons que Fiat s’est déjà rapproché en début d’année de Chrysler dans le but de prendre 35% du groupe américain, tandis que pour Peugeot, après les rumeurs fumeuses de début de semaine dernière de fusion avec Renault, les noms de BMW et Mitsubishi ont aussi été avancés.

Suite au démenti, les augmentations du cours des actions de Peugeot et de Fiat redescendaient respectivement à midi à 1,32% et 3,6%.