Passant au second plan pour les aides, faisant l’objet de pression sur les prix par les constructeurs et devant faire face à la fois aux ventes en chute libre et aux destockages, Les sous-traitants automobiles souffrent.

Evidemment, quand on parle d’industrie automobile en France, tous les regards se tournent vers Renault ou PSA. Mais dans leurs ombres se cachent les sous-traitants qui leur fournissent les pièces détachées, représentant tout de même 110 000 employés. Hors, ceux-ci sont eux aussi frappés de plein fouet par la crise économique qui touche le secteur, et ce, à de plus nombreux niveaux.

Le premier est commun avec les constructeurs : qui dit baisse des ventes, dit baisse de la production, dit donc moins de pièces achetées. Mais là où les constructeurs peuvent limiter la caisse en procédant à des destockages, ces derniers représentent un second niveau de pertes pour les sous-traitants. Comme l’a dit Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’Industrie, à l’assemblée nationale mercredi dernier : "La sous-traitance est en quelque sorte victime d'une double peine: le ralentissement du marché et le déstockage des constructeurs, là où le marché (des constructeurs) est à environ moins 10%, les sous-traitants sont plutôt autour de moins 30 à 40%".

Mais ce n’est pas tout. En troisième, vient la relation entre les sous-traitants et les constructeurs. Ces derniers rencontrant des difficultés, ils exigent plus que jamais de leurs fournisseurs des prix au plus bas, les obligeant même parfois à vendre à pertes. Enfin, quatrième et dernier niveau où les sous-traitants sont touchés, certains élus montrent du doigt le gouvernement, l’accusant de concentrer principalement son aide au niveau des constructeurs, en faisant passer au second plan leurs fournisseurs, ce dont Luc Chatel s’est d’ailleurs défendu : "le pacte automobile signé le 9 février fait une large part à la sous-traitance".

Le résultat ne s’est pas fait attendre, suppressions de postes, mesures de chômage partiel et faillites se succédant, du plus gros sous-traitant, comme Faurecia ou Valeo, au plus petit.

Source : AFP