Ce soir, Nicolas Sarkozy répondra aux questions de journalistes en direct à la télévision. La crise sera bien sûr au centre des débats, avec en point d’orgue le secteur français de l’automobile en grande difficulté. Le but ne sera pas d’aligner les annonces, mais d’expliquer clairement les dernières mesures prises dans le but de rassurer les Français.

Voilà plus de 6 mois que le Président de la République ne s’était pas livré à cet exercice : ce soir, à 20h15, le chef de l’Etat participera en direct de l’Elysée et pendant 90 minutes à l’émission "Face à la crise", diffusée sur TF1, France 2, M6 et RTL, et durant laquelle il sera interrogé par quatre journalistes.

Représentant 10% de la masse salariale française, la question du secteur automobile français en crise devrait être longuement abordée. Le fameux plan de soutien, issu des concertations durant les Etats Généraux de l’Automobile et dont le dévoilement était prévu "début février", ne devrait cependant pas être exposé en détails, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, ayant précisé la semaine dernière que "la date d'annonce des mesures n'est pas encore définitivement fixée".

Mais Nicolas Sarkozy devrait aborder des thèmes s’y rapportant. Par exemple, la position délicate de la France par rapport à la communauté européenne. En effet, à l’issue d’un entretien qui s’est déroulé hier à Bruxelles, la commissaire à la Concurrence Neelie Kroes a mis en garde Luc Chatel, qui est aussi secrétaire d’Etat à l’Industrie et qui présentait le plan d’aide, contre tout protectionnisme : "toute obligation pour le bénéficiaire d'aide d'investir seulement en France ou d'acheter leurs pièces détachées auprès de fournisseurs en France ne serait pas compatible" avec la législation européenne. Ces déclarations pourraient bien freiner les mesures prises par le gouvernement pour venir en aide au secteur de l’automobile français, l’aide financière de l’Etat étant annoncée comme conditionnée par un engagement des bénéficiaires à investir et à localiser leur production en France.

Autre sujet épineux : la rémunération des dirigeants de Renault-Nissan et PSA. Récemment, le président de la République s’est longuement entretenu par téléphone avec Barack Obama, le nouveau président des Etats-Unis. Ce dernier s’est notamment illustré récemment en annonçant le projet de limiter à $500 000, soit 388 000€, le salaire annuel des grands patrons de banque qui ont reçu des aides de l’Etat. En France, on sait déjà que ces derniers devront renoncer à leur bonus, mais qu’en sera-t’il pour les salaires ? Avec 7,44 millions d’euros en ajoutant salaire fixe, variable et bonus pour Carlos Ghosn en 2006, et 1,9 millions d’euros sans compter les stock options, selon la CGT, pour Christian Streiff en 2007, l’économie réalisée serait en tout cas spectaculaire.

Et vous ? Salarié de l'industrie automobile ou simple particulier, quelles questions aimeriez-vous poser au Président de la Répubique ?