A la suite des Etats Généraux de l’Automobile de la semaine dernière, le Parti Socialiste a présenté hier son « contre-plan » de 5 milliards d’euros pour soutenir l’industrie française de l’automobile. Non sans écorner au passage les mesures prises par le Gouvernement et les Etats Généraux de l’Automobile.

Guillaume Bachelay, non seulement secrétaire national à la politique industrielle du PS mais aussi maire-adjoint de la ville de Cléon en Seine Maritime, célèbre pour son usine Renault, a dévoilé hier « un contre-plan » pour l’automobile d’un montant de 5 milliards d’euros pour répondre aux mesures du gouvernement jugées « insuffisantes pour avoir un impact réel et durable sur la situation économique du secteur ».

Une critique acerbe des mesures du gouvernement

La première à être à la cible du feu socialiste est la prime à la casse qui provoque « un effet d’aubaine immédiat aux effets pervers bien connus » et ne profitant qu’à des petits véhicules qui ne sont de toutes façons pas produits en France. De plus, son montant de 1000€ fait pâle figure face à celui de 2500€ de nos voisins allemands, et ne permet pas aux Français « d’acheter une voiture qui coûte 15 à 20 fois plus ».

« Insuffisantes et inadaptées », c’est aussi de cette façon que sont décrites les autres mesures annoncées par Nicolas Sarkozy à Douai le 4 décembre dernier : le gouvernement est ainsi accusé de privilégier les exigences des grands groupes et de leurs dirigeants en oubliant les sous-traitants et les consommateurs.

Même les Etats Généraux de l’Automobile qui se sont tenus la semaine dernière à Bercy ne sont pas épargnés : « cette grand-messe n’a débouché sur aucune décision immédiate alors qu’il y a urgence ». Quant à la rallonge de l’aide accordée de 5 à 6 milliards, il s’agit selon le PS d’une « faiblesse coupable » en échange de laquelle il aurait fallu exiger des contreparties précises, notamment le maintien de la production et de l’emploi en France, la préservation des budgets de recherche et développement et la baisse des taux sur les crédits automobiles.

Enfin, la demande par les constructeurs de diminuer les charges sociales et de supprimer la taxe professionnelle est considérée comme une « provocation », le problème de l’industrie automobile française ayant plutôt pour origine « les erreurs de positionnement stratégique et de politique industrielle ».

Le contre-plan pour l’automobile du Parti Socialiste en détails

Bien sûr, le Parti Socialiste par la voix de Guillaume Bachelay ne s’est pas contenté de critiquer les mesures prises par le gouvernement et propose donc sa vision d’un plan pour l’automobile, dans la lignée de celui présentée pour la relance par Martine Aubry mercredi dernier. Celui-ci présente des solutions à court terme pour « répondre à l’urgence économique et sociale » et à long terme pour « préparer l’avenir et repenser l’industrie ».

Dans un premier temps, il suggère d’abord de prolonger de 800 heures le chômage partiel pendant lequel le salarié bénéficierait d’une indemnisation à hauteur de 80% de son salaire et les formations individuelles seraient favorisées. Les salariés licenciés pour motif économique profiteraient d’une indemnisation comparable et ce, pendant deux ans.

Pour les entreprises en difficultés, l’Etat pourrait proposer des prêts à taux bonifiés et des garanties de paiement, mais seulement en échange d’un engagement fort de mobiliser cet argent pour l’investissement, les emplois et la politique salariale, sans accroître la rémunération des actionnaires.

A plus long terme, et afin que les entreprises reçoivent directement des moyens, le Parti Socialiste propose la création de « fonds régionaux d’investissement et de réindustrialisation », qui seraient immédiatement dotés de 7 milliards d’euros dont 500 millions à destination directe de la filière automobile, et 500 autres pour les technologies propres.

Contacté par Caradisiac, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, nous a livré ses impressions.

Point info de 15h - le plan pour l'automobile du PS en réponse à celui du Gouvernement jugé "insuffisant et inadapté".

Caradisiac : Que pensez-vous du "contre-plan" proposé par le PS en faveur de la filière automobile ?

Frédéric Lefebvre : Le PS fait du mauvais plagiat pour essayer d'exister en proposant comme le gouvernement un plan de soutien au secteur automobile avec 1 milliard de moins que ce qui est annoncé par Luc Chatel. Le plan du gouvernement avait d'ailleurs été salué par tous les professionnels de la filière. Il n'y aurait rien pour la clientèle ! Or qu'est ce que la prime à la casse si ce n'est une aide à la clientèle ! Il n'y aurait pas de contreparties ! Or c'est justement ce qu'a exigé et obtenu le gouvernement; le dernier exemple en date étant Valeo qui a du renoncer a des avantages pour les dirigeants. Il est triste de voir que le PS, pour faire croire qu'il a des idées, en soit réduit à plagier le gouvernement tout en faisant des grands moulinets afin de laisser penser que celui ci n'aurait rien fait.