Que faire des portiques qui ont consumé la colère des bonnets rouges, joué les brandons de discorde entre les parties d'un contrat devenu patate chaude et mis en place pour la désormais feue Ecotaxe ? Lors de l'émission « C politique » diffusée sur la chaîne France 5, la ministre de l'Ecologie a donné une piste : les refiler à la Gendarmerie qui aurait ainsi un outil pour mesurer les embouteillages ou prévenir les intempéries : « nous avons plusieurs pistes de revente de ces portiques, d'utilisation des technologies qui sont à l'intérieur de ces portiques ».


Revente ? Au ministère de l'Intérieur si l'on comprend bien. Ce qui reste de l'argent public. Le problème reste donc entier. Il faut décidément être vigilant lorsque Ségolène Royal parle. Et surtout lorsqu'elle précise ceci : «  je veillerai à ce qu'il n'y ait aucun gaspillage et qu'effectivement cette technologie puisse resservir, et donc ça va nous faire des entrées financières ». Vous avez dit radar ? Non parce que prévoir la météo et lancer des projections sur l'état du trafic routier, ce n'est pas ce qu'il fait exactement rentrer de l'argent. Mais on doit mal comprendre car, dans le même temps, la ministre fait jouer la fibre maternelle : pas question qu'ils deviennent répressifs.


Résumons. Ces portiques ne servent plus à rien. Ils ont pourtant coûté pour les monter. Les faire disparaître ferait dépenser entre sept et treize millions d'euros. Pour stopper la gabegie il faut les recycler voire les amortir. Solution préconisée : transférer la misère d'un budget ministériel à un autre, ce qui ne change rien à la dépense publique. Mieux, Ségolène Royal assigne une mission qui ne serait pourtant plus la sienne, à moins qu'elle ne devienne ministre de l'Intérieur. Et sa vision des choses ne ferait entrer aucun argent dans les caisses pour rattraper le gaspillage. On rappellera que c'est la même ministre qui nous avait promis les autoroutes gratuites le week-end. Geo Trouvetou a au moins trouvé son âme sœur.