Hier nous vous parlions de la volonté commune de l'U.E et du Japon de conclure au plus vite un accord de libre-échange, cadre d'une félicité économique promise aux parties prenantes. Une conjoncture qui motive un Japon qui voit là l'opportunité de contrer une envahissante Corée du Sud. Or, c'est celle-là qui exaspère les acteurs de l'automobile européenne, convaincus de se faire enfumer dans l'application d'un même type d'accord signé avec ce pays en 2011. L'Europe serait-elle définitivement condamnée à être le dindon de la farce ?


Les accords de libre-échange font florès, mais une fois en pratique, ils semblent confirmer que l'enfer est pavé de bonnes intentions. Le retour d'expérience de celui paraphé en 2011 avec la Corée du Sud laisse ainsi comme un goût de cendre aux professionnels de l'automobile européens, compris dans son large spectre. Jugez-en : l'Acea (les constructeurs), le Clepa (équipementiers) et les manufacturiers pneumatiques (ETRMA) s'en plaignent de concert et viennent de réclamer comme essentiel le fait que « l'accord de libre échange devienne une réalité pour l'industrie automobile européenne en Corée du Sud ».

Les trois associations appellent la Commission européenne et les Etats membres à prendre des mesures d'urgence afin de s'assurer que les barrières commerciales ont été démantelées. Et elles ont un dossier illustré par de regrettables cas concrets. Ainsi, les autorités coréennes feraient tout pour retarder les autorisations administratives nécessaires à la circulation des véhicules européens sur leur territoire. Via, notamment, une non-reconnaissance de certains types de véhicules, ou, plus récemment, en décidant de rappeler les autos dotées d'un toit en verre panoramique pour des raisons de sécurité.

Du coup, si l'Europe ouvre ses bras aux constructeurs coréens, ces derniers sont ravis d'être protégés sur leur territoire. Et ce d'autant plus que malgré ces barrières dilatoires, les constructeurs allemands ont connu une réelle progression. Ainsi, BMW est le leader des marques importées en Corée du Sud avec 25 000 véhicules vendus de janvier à septembre 2013 - synonyme d'une progression de 16,4% - pour une part de marché de 21,6% des voitures venues de l'étranger. Une expérience à méditer.