Benoît Lutgen, ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme de la Région wallonne (Belgique), a fait savoir que la région de Charleroi a connu fin décembre 2007 des dépassements importants en matière de concentration de particules fines dans l'air et qu'il a ainsi envoyé sur le terrain des équipes de la division de la police de l'Environnement (DPE), de l'Unité de répression des pollutions (URP) et de l'Institut scientifique de service public (ISSeP). Ces services ont pour mission d'observer et de rendre compte de l'évolution des concentrations de particules fines. Le ministre a précisé que la DPE s'est déplacée dans les entreprises afin de les encourager à diminuer leurs activités engendrant des émissions polluantes, qu'il a demandé à l'ISSeP d'effectuer des contrôles complémentaires sur la zone et qu'il a averti ses collègues ministres de la Santé de la Région wallonne et de la Communauté française afin qu'ils prennent aussi des dispositions en matière de santé publique.

Suite à cette information, le Groupe Ecologiste "Ecolo" de Charleroi a réagi et a affirmé : "La locale écolo de Charleroi est particulièrement inquiète de la faiblesse de la réaction de la ville de Charleroi face à l’actuelle pollution de l’air, beaucoup plus intense qu’ailleurs. Si des mesures ponctuelles sont annoncées vis-à-vis des entreprises, il est tout aussi indispensable de prendre des mesures ponctuelles plus fortes en matière de mobilité et de chauffage. Ce qui frappe la locale écolo, c’est le niveau particulièrement élevé de particules fines observé à la station de Charleroi ville (située dans l’actuelle caserne de police). Ainsi, le 19 décembre, on y a enregistré une moyenne de 167 µg/m3 soit le troisième plus mauvais niveau en Belgique, (à comparer avec la moyenne wallonne de 110µg/m3 et la moyenne flamande de 87 µg/m3 où la vitesse est limitée à 90 Km /h) et avec un maximum de 240 µg/m3, ce qui est particulièrement élevé. Ce jeudi à dix heures, la concentration observée atteint les 215 µg/m3, contre 140µg/m3 la veille à la même heure. Un niveau si élevé au centre ville indique que la contribution du trafic automobile et des chauffages est aussi très importante et que de nouvelles mesures d’urgence et des mesures structurelles doivent être prises.

C’est ainsi que la locale écolo rappelle sa proposition de mettre en place un plan de déplacement du personnel communal pour inciter les travailleurs de la ville à faire du covoiturage ou prendre les transports en commun pendant ces périodes exceptionnelles. Une action spécifique vis-à-vis des écoles devrait aussi être menée en collaboration avec les TEC notamment pour également inciter au covoiturage. Sur le plus long terme, la locale écolo de Charleroi estime indispensable de réduire le trafic automobile qui traverse la ville, tant par le développement des transports en commun (tram mais aussi bus) que par l’abandon des grands projets autoroutiers. Enfin, il est indispensable que la ville participe activement à un plan ambitieux de réduction de la consommation d’énergie dans les habitations et les bâtiments publics afin de réduire à terme cette source d’émissions de particules fines".

Pollution à Charleroi : le ministre Benoît Lutgen sollicite des experts

(Benoît Lutgen)

(Source : 7sur7.be, Ecolo Photo : Benoît Lutgen)