Airparif l'affirme dans une étude. La contribution des feux de cheminée aux particules fines respirées par les Franciliens est identique à celle des véhicules. L'enseigne en charge des mesures pour la région parisienne explique : « dans l'agglomération parisienne en général, loin du trafic et des axes routiers, la contribution du chauffage au bois aux particules fines que l'on respire (PM2,5 autrement dit, inférieures à 2,5 microns, soit d'une taille équivalente à une bactérie) est de 7 à 8%, identique à celle du trafic routier ». Si vous avez aimé l'image du tabagisme passif pour fustiger le diesel dans Paris, vous aimerez ce parallèle de la direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (DRIEE) de la région Île-de-France : « un feu qui ronronne une après-midi dans une cheminée émet autant de particules qu'un véhicule diesel âgé de huit ans ayant roulé plusieurs milliers de kilomètres ». Dixit le chef de service Julien Assoun.

Décidément, il n'y a pas de fumée sans mettre le feu au débat sur la pollution de l'air. Plus de la moitié des émissions de chauffage au bois proviennent de cheminées d'agrément. Va-t-il falloir les prohiber ? Sébastien Payan, chercheur au laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales (CNRS/UPMC) annonce : « le jour où les personnes qui font des feux de cheminée auront les moyens de mesurer les particules à l'intérieur de leur maison, il n'y aura plus besoin de réglementation: elles arrêteront toutes seules. » Moins rouler, moins se chauffer... Que celles et ceux qui n'ont que les moyens de se maintenir à flot au quotidien pour se déplacer et ne pas claquer des dents chez eux se responsabilisent enfin. Notre pays vit quand même sous la menace d'une très grosse amende européenne s'il ne prend pas rapidement des mesures pour limiter les PM10 dans 8 de ses villes, dont Paris. C'est vrai quoi, il y a des priorités tout de même.