A ce petit jeu et spécialement au Mans, les Porsche y étaient imbattables ou presque ! Les éditions des 24 Heures, du moins dans leur dernier tiers, se transformaient ainsi en de véritables processions de Porsche avant que Jaguar d'abord, puis Sauber-Mercedes ne viennent jouer dans leur jardin. Le Mans, mot magique, lié à la fabuleuse destinées des 956/962. Elles y seront invaincues de 1982 à 87, offriront une résistance épique aux Jaguar en 1988, et, déjà vieillissante, l'une d'entre-elle prendra encore une 3e place en 1989 derrière les intouchables Sauber-Mercedes mais devant les Jaguar.

Il y aura d'abord la suprématie des voitures officielles, soutenues ensuite par les voitures alignées par les meilleures équipes privées, puis ces dernières, notamment celles du Joest Racing pallieront à leurs défaillances ou leurs absences pour triompher à leur tour.

Avant de représenter officiellement les intérêt de Porsche en 1990/91, le Joest Racing s'imposera en 1984 en l'absence de l'équipe officielle et récidivera l'année suivante, s'offrant au passage le luxe de battre les voitures de l'usine. Porsche contre Porsche, une situation qui nous rappelle une époque révolue où les "privés" se payaient parfois le luxe de triompher de l'usine. Une époque où un prototype bénéficiant d'une haute technologie conçue et engagée par un grand constructeur était mis sur le marché, régulièrement aligné, souvent modifié et amélioré par des structures privées. Une politique commerciale qui entraîna même la perte du titre mondial 1986 au profit de l'équipe de Walter Brun... Rien ne dit que cela fit bondir de joie les responsables de l'équipe officielle, mais finalement le grand vainqueur était bien Porsche. Dans le règlement, la notion de constructeur concernait le moteur et n'importe quelle équipe achetant un châssis rapportait des points à Stuttgart. Pour d'innombrables écuries privées, qui coururent de longues années en sa compagnie, l'envoyant de temps en temps en révision à l'usine comme une vulgaire voiture de série, elle fut le seul moyen de disputer le championnat du monde, de remporter des victoires aux Etats Unis, au Japon ou en Allemagne, bref de vivre la course en professionnel avec un matériel performant.