Pour le patron d’Autolib’, Vincent Bolloré, le constat est simple. Au bout de trois ans d’existence, le pari (ne l’oublions pas, c’en était un, risqué, pris par un groupe d'envergure certes internationale, mais à la base familial et français) est en passe d’être gagné. Succès commercial (14 000 locations par jour en moyenne , davantage le week-end), succès financier (l’équilibre du service Autolib‘ devrait être atteint dans le courant de l’année), succès technologique, succès informatique (seul service au monde où on peut prendre un véhicule à un endroit et le déposer à un autre, et 99 % de trafic se fait avec réservation du véhicule et de la place), et succès écologique (démocratisation de la voiture électrique).


Mais deux petites épines viennent s’infiltrer dans ce tableau quasi-idyllique :

- L’équilibrage (en gros, faire en sorte que les voitures se trouvent où les clients en ont besoin, et qui n’est pas forcément le lieu où elles ont été déposées).

- La propreté des voitures. Nous ne pouvons qu’acquiescer à cet état de fait, que nous avions nous–même constaté – et déploré- lors d’un test réalisé dans la première année d’Autolib’.


Surfant sur la vague des réseaux sociaux, la marque lance donc le « Club Autolib’ ». Avec deux thèmes majeurs dans un premier temps qui répondent parfaitement à ces problématiques, tous deux mettant en valeur l’attitude citoyenne, les contributeurs étant récompensés par des points transformables en cadeaux et affichant leur implication grâce à des « badges de reconnaissance » :

- Je rends service (en rapportant une voiture)

- Je suis reconnu par la communauté (en signalant des dégradations sur les voitures, ce qui permettra une remise en état rapide et pourquoi pas un jour de permettre un rappel à l’ordre des clients indélicats).


Bien sûr, un mauvais esprit pourrait imaginer que le bénéfice est clairement financier pour Autolib', puisque les clients rapportant les voitures prendront la place d’employés effectuant ce travail, de même que pour le signalement de saletés, dégradations, incivilités… Mais Vincent Bolloré l’affirme, pour lui, la seule chose recherchée, c’est la création d’ « un vrai réseau de citoyens, une communauté » et « l’amélioration du service » donné aux usagers.

Quoi qu’il en soit, si faire appel à l’esprit citoyen et communautaire permet de rendre les Autolib’ plus pratiques et plus plaisantes à utiliser, ce ne peut pas être une mauvaise chose. Surtout que, argument éthique de poids, les cadeaux gagnés peuvent être convertis en dons à des associations, parmi lesquelles Good Planet, la célèbre fondation de Yann Arthus Bertrand.

Nous nous ferons un devoir de retenter l’aventure Autolib’ dans quelques mois, et ne manquerons pas de vous faire savoir si le « Club Autolib’ » a atteint un de ses buts : venir à bout de la saleté et par conséquent de l’incivisme des utilisateurs.

Abonnés fidèles, c’est à vous de jouer…



Infos pratiques


Pour adhérer au Club Autolib' : en fait, il n'y a rien à faire. Le club est réservé aux abonnés premium (ou abonnés un an). Une première vague de 13 000 invitations a été envoyée pour l'ouverture du club hier soir, les autres 57 000 abonnés concernés recevront leur invitation dans les jours qui viennent.


Pour utiliser Autolib' : Il suffit de se munir de son permis de conduire, d'une pièce d'identité et d'une carte bancaire, et de se rendre à une des bornes automatiques dédiées présentes dans les espaces Autolib'. Vous serez alors mis en contact (par visioconférence) avec un employé d'Autolib', vous vous identifierez et choisirez une des trois formules d'abonnement possibles. Une fois la transaction validée, la borne délivre un badge personnel donnant accès au service.

Votre badge personnel validé, vous pouvez l'utiliser pour déverrouiller une voiture à la borne de location de votre choix.

Il est également possible de se pré-abonner.