Essai - Land Rover Range Rover essence et diesel : au sommet

Indubitablement, le nouveau Range vise haut, très haut. Il se place délibérément au-dessus des SUV, en particulier des versions courantes du BMW X5, du Mercedes classe M ou du Lexus RX300.

L’appel du marché : où mettre ses roues et à quel prix ?

La stratégie de la marque anglaise, définie avant son rachat par Ford à BMW il y a deux ans, de ne pas affronter directement ces "soft roader" se défend toujours ; peut-être mieux encore, le créneau des SUV de luxe devenant de plus en plus encombré avec la venue du Porsche Cayenne à V8 4.5 340 et 450 ch et du Volkswagen Tuareg, même si ce marché progresse inexorablement face aux véritables franchisseurs haut de gamme. Le Range fait toujours clairement partie de cette espèce, au sein de laquelle la concurrence se raréfie, se résumant à deux ou, au pire, quatre modèles.

Essai - Land Rover Range Rover essence et diesel : au sommet

Plus petits, moins luxueux et moins sophistiqués, bref "pas assez chers", le Jeep Grand Cherokee et le Mitsubishi Pajero long jouent désormais dans la catégorie inférieure. Morceau plus coriace, le Toyota Land Cruiser 100 dans ses versions bien équipées ne dépasse plus le tarif du Range en version de base diesel. Sans complexe, le nouveau, avec ses 20 % de hausse bien tassés. Le gros de la gamme chasse sur des terres encore moins fréquentées, entre 66 et 85 000 €, occupées uniquement par le vieillissant Mercedes Classe G. Ce dernier a toutefois connu un regain d’intérêt l’an dernier malgré ses tarifs grâce à ses V8 essence et diesel (+ 45 0x80488c0ar rapport à 2000, pour un volume toutefois modeste de 2 700 unités en Europe).

L’appel du luxe et la folie des grandeurs

Essai - Land Rover Range Rover essence et diesel : au sommet

Reconnaissable immédiatement à sa silhouette aux lignes franches parfaitement dans la lignée de ses prédécesseurs, il reprend deux ou trois détails de style du Range de première génération comme le renflement du capot au-dessus des clignos, agrémenté de quelques touches high-tech, notamment les optiques.

Contrairement au Range, commercialisé fin 1994, qui conservait les dimensions du LSE (modèle intermédiaire qui inaugura en 1992 le réglage pneumatique de hauteur d’assiette EAS), le nouveau s’allonge de 23 cm, prend 10 à 12 cm en largeur. Le pavillon culmine à 1,86 m (4,5 cm de plus) sans que cette hauteur ne pose de problèmes dans les parkings bas de plafond grâce à la position Access des ressorts pneumatiques.

Essai - Land Rover Range Rover essence et diesel : au sommet

Son gabarit King Size lui permet de détrôner le « sumo » de Toyota, en restant toujours aussi bien proportionné. La progression de l’empattement de 135 mm garantit une excellente habitabilité pour 4 ou 5 occupants.

En revanche, malgré les 5 m de long, il n’existe aucune possibilité de deux sièges supplémentaires comme pour le Discovery, ou les Toyota Land Cruiser. La capacité du coffre grappille quelques dizaines de litres pour atteindre celle d’un Classe M. C’est mieux que le X5, le Range partageant avec le BMW un seuil d’accès trop élevé. Le hayon s’ouvre toujours sur deux plans, la partie vitrée vers le haut, et l’autre vers le bas, rendant difficile l’accès au fond du coffre.

Essai - Land Rover Range Rover essence et diesel : au sommet

L’embonpoint d’environ 220 kg porte le nouveau-né à un record de 2,5 t à vide, même si les portières et l’immense capot sont toujours en aluminium. Si le Range atteint un poids démesuré, il le doit à un équipement pléthorique, à ses berceaux et suspensions en acier (préféré à l’alu trop cassant) et à la conservation des longerons et traverses de l’ancien châssis séparé qui s’intègrent à la nouvelle carrosserie autoportante.

Essai - Land Rover Range Rover essence et diesel : au sommet

L’alliance des deux a permis de renforcer la sécurité passive et de rigidifier la structure, c’est tout bénéfice pour le comportement, l’aptitude au remorquage (3,5 t) et l’éradication des petits bruits de mobilier. La qualité de fabrication est d’ailleurs devenue irréprochable et ses grésillements parasites si énervants ont totalement disparu.

Elle va de pair avec une présentation au luxe raffiné qui se retrouve parmi les quatre ambiances intérieures disponibles, avec des associations de couleurs et de matériaux toujours de bon goût : par exemple, l’harmonie délicieusement chaleureuse des boiseries en cerisier et du cuir clair de notre V8, ou l’austérité germanique du ton anthracite de la version diesel également essayée.

À l’intérieur, qui tutoie le luxe des limousines de prestige sans ostentation, répond une ergonomie héritée de BMW, avec une planche de bord sobre et bien organisée, l’instrumentation complète, les commandes de boîtes évidentes, la position de conduite idéale pour tous les gabarits et le confort des sièges. Le Range devient la Rolls des 4x4, bien au-delà des prétentions du Mercedes Classe G Prestige ou du Toyota Land Cruiser SW VXV ou VXE.