Magique ! Ce qualificatif est assurément le plus adapté pour définir le coup de crayon de l'équipe des stylistes Alfa Romeo, menés à l'époque par Walter da'Silva (passé depuis chez Seat, et notamment auteur des dernières Ibiza et Cordoba, qui avouent, d'ailleurs, une parenté étrange avec la 156.).

Et ce n'est certainement pas le splendide break Sportwagon qui permettra de contester le style, l'intégration des poignées de portes arrière dans les montants (comme sur la berline) lui conférant une allure de break de chasse particulièrement dynamique. Une véritable merveille en matière de design, qui s'accompagne d'un traitement intérieur particulier : les deux gros compteurs ronds qui trônent fièrement propulsant presque son conducteur dans un univers de moto !

Un exercice de style d'autant plus admirable que la 156 repose sur une plate-forme commune du Groupe Fiat, notamment partagée avec une Lancia Lybra très cossue, mais toutefois nettement moins séduisante. Au-delà du seul effet stylistique, le charme retombe toutefois quelque peu.

Si la présentation est correcte et l'assemblage acceptable, le choix des matériaux d'intérieur n'est pas conforme au standing de la 156. Seules les finitions les plus hautes, bénéficiant de la sellerie cuir et de placages type bois ou aluminium, parviennent toutefois à sauver l'honneur. La dotation de série est relativement convaincante, avec une nette amélioration depuis mai 2002 et surtout depuis l'anecdotique restylage de février 2002, qui s'est surtout accompagné d'un nouveau dessin de la planche de bord. Peu de reproches sont à formuler à l'encontre de la 156, hormis l'habitabilité médiocre aux places arrière et un coffre minimaliste, surtout sur la berline, dont la banquette arrière reste désespérément fixe.

La variante break Sportwagon bénéficie en revanche d'une banquette fractionnable, mais le volume utile du coffre sous tablette est par trop limité. Des caractéristiques d'habitabilité et de modularité qui prêtent quelque peu à redire, mais qui ne font pas de la 156 un cas isolé.

En effet, on peut émettre des reproches sensiblement identiques pour ses rivales germaniques, qu'il s'agisse de l'Audi A4, de la Mercedes Classe C (mais dans une moindre mesure, la dernière génération ayant accompli quelques progrès significatifs sur ce plan), ou encore de la BMW Série 3, cette dernière séduisant tout autant que l'Alfa par ses qualités dynamiques et son potentiel sportif.