Commercialisée en février 1983, la 205 avait pour mission de succéder à la Peugeot 104, dont elle a d'ailleurs repris les mécaniques sur les premiers exemplaires. Elle avait surtout la lourde tâche d'assainir les finances de Peugeot et si la 205 avait essuyé un échec commercial, le constructeur français serait aujourd'hui relégué au rang des souvenirs… Se donnant les moyens de ses ambitions, la firme sochalienne a proposé aux automobilistes, en lieu et place d'une "simple" citadine, un véritable concentré de ses compétences. Des moteurs vivants, un châssis qui l'était tout autant, un confort de haut niveau et une ergonomie soigneusement étudiée s'ajoutaient en effet à une ligne réussie et à un habile compromis entre l'encombrement extérieur et l'habitabilité.

De fait, née pour tenir tête à la Renault Supercinq, la 205 s'est même offert le luxe, après avoir accompli sa mission, d'affronter la nouvelle citadine Renault, la Clio, pendant un bon nombre d'années… Pour l'anecdote, nombreux étaient les jeunes automobilistes qui, permis fraîchement en poche, auraient même refusé une Volkswagen Polo, citadine de référence, pour s'offrir le plaisir de rouler en 205 ! Cette citadine auréolée de succès, et même de prestige, s'affichait pourtant à des tarifs contenus, la plaçant en rivalité avec des "économiques nées", comme les Seat Ibiza, Nissan Micra et autres Fiat Punto qui ne supportaient pas la comparaison sur le plan des qualités dynamiques. Pas parfaite pour autant, la 205 souffrait de quelques petits défauts.

Ainsi, la présentation de l'habitacle, notamment sur les premiers exemplaires mais aussi sur les finitions d'entrée de gamme, reflétait la conception économique de cette citadine, mêlant plastiques bas de gamme et tôles apparentes, ainsi qu'un niveau d'équipement des plus chiches.

À titre de compensation, toutefois, on note que l'assemblage était globalement de qualité. Au cours de sa longue vie, la 205 n'a connu quasiment aucune évolution. On note simplement qu'en juillet 1987, pour le millésime 1998, les moteurs 1.0, 1.1 et 1.4 hérités de la 104 ont cédé la place à une nouvelle génération au rendement optimisé, tandis que l'anecdotique "restylage" extérieur portait sur les clignotants avant (passant de l'orange au blanc) et les feux arrière (dorénavant fumés)… Elle a également connu d'innombrables séries spéciales (Lacoste, Style, Griffe sur base 1.9 GTI, sans oublier la Roland-Garros, rapidement intégrée à la gamme).

On notera également les mythiques GTI (1.6 ou 1.9, de 105 à 130 ch), l'authentique sportive Rallye (bloc 1,3 litre à carburateur double corps délivrant 101 ch), la luxueuse Gentry (cuir et boiseries) ou encore la bouillonnante TurboD qui fit, en son temps, figure de "GTI diesel"… Enfin, la 205 a également été proposée en carrosserie cabriolet, avec des motorisations 1.4 (70 ch) et 1.6 injection (versions CTI).