Avec ou sans particules, il n'y a pas de fumée sans feu. C'est d'abord l'histoire une grosse poignée de milliards qu'il faut trouver sans augmenter le moindre impôt. Une somme qui pourrait bien se dénicher si la fiscalité particulière appliquée au diesel à la pompe passait de vie à trépas. Tout aligner sur le prix de l'essence, ça tombe sous le sens, surtout quand la santé publique s'en mêle. Moralement c'est tout de même plus défendable qu'un déficit budgétaire à combler.


Un angle d'attaque qui a fait sortir la ministre de l’Écologie, Delphine Batho du port. Cette dernière a ainsi rappelé que « le diesel était un problème de santé publique sur lequel on ne peut plus fermer les yeux » Une position qui a reçu le soutien de Cécile Duflot, écologiste en la circonstance avant d'être la ministre du Logement : «Cet anachronisme dangereux pour la santé doit être supprimé » a indiqué la ministre invitée de "Tous politiques", l'émission conjointe France Inter/Le Monde/AFP qui a jugé la prise de position de sa collègue « courageuse ». « Est-ce que oui ou non il y a un problème de santé publique? » a-t-elle poursuivi. « La réponse est oui et les principales victimes sont les petits enfants avec l'aggravation des maladies respiratoires et les personnes âgées. Est-ce qu'on peut tolérer cette situation? la réponse est clairement non. Il faut être lucide, clair et courageux pour s'attaquer à ce problème de santé publique: on n'a plus le droit de cacher la réalité. Il faut se donner les moyens de sortir de cette situation donc trouver les moyens et d'autres solutions pour ceux qui sont otages de leur voiture pour aller travailler ».


Bombant un torse recouvert de son pull marinière, le ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg a apporté un autre son de cloche. Il a indiqué qu'un « travail était en cours » autour d'une idée d'une « prime de conversion » pour inciter les Français « à se débarrasser de leur vieux véhicules diesel ». «Nous travaillons sur comment aider» a-t-il clamé en précisant : «Je ne veux pas d’une prime qui garnisse les carnets de commande de constructeurs qui ne sont pas français. Il faut trouver une formule qui n’attaque pas le Made in France car nous sommes les meilleurs en diesel. Je ne veux pas qu’on nourrisse les constructeurs de voitures qui ne sont pas fabriquées sur le sol européen ou sur le sol français, encore moins. Plutôt que de pénaliser l’automobiliste ou le constructeur et ceux qui utilisent des véhicules diesel pour leur métier, je préfère inciter à la conversion. Nous ne voulons pas pénaliser le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires. Quand vous augmentez la taxe sur le diesel vous dévalorisez le parc de ceux qui ne pourront pas bien vendre leurs véhicules. Il n’y a aucune décision de prise et ça va être difficile».


Oui mais nous sommes donc d'accord que bientôt, rien ne sera plus jamais comme avant. Le seul écho de Matignon sur la question est que « aucun changement de fiscalité ne sera discuté avant le projet de loi de finances 2014, donc rien n'interviendra avant 2014. » Les pétroliers, eux, attendent l'arme au pied et seraient heureux de distribuer plus de sans plomb que du diesel. Enfin, on rappellera que ce lundi, une alerte aux particules fines, émises par les moteurs diesel, a été lancée à Paris. La suite au prochain numéro...