Vendre sa voiture : égalité pros/particuliers

Le plus souvent, on doit se débarrasser de sa propre voiture avant d'en acheter une nouvelle. Or, la vente d'un véhicule n'est pas si simple. Il faut tout d'abord le préparer pour espérer en tirer un bon prix. Il faut ensuite évaluer son prix en utilisant la cote auto La Centrale ou celle de l'Argus par exemple, passer des petites annonces, puis se rendre à de nombreux rendez-vous avant de trouver l'acquéreur.

Si vous vendez à un particulier, vous devrez lui remettre tous les documents administratifs nécessaires à l'immatriculation :

  • Le certificat de cession
  • La carte grise barrée
  • Un certificat de situation ou de non-gage datant de moins d'un mois
  • Un rapport de contrôle technique si votre auto a plus de 4 ans.

Enfin, on vous remettra un chèque de banque qui, bien que sécurisé, nécessite parfois un contrôle supplémentaire de votre part auprès de la banque émettrice. Bref, voilà quelques arguments qui ne donnent pas envie de vendre sa voiture à un particulier. Sauf que tous ces petits soucis vous rapporteront de l'argent : en effet, vous vendrez à un prix plus élevé votre voiture à un particulier qu'à un pro.

Si vous décidez de vendre votre voiture à un "pro", la vente ira beaucoup plus vite, vous serez payé rubis sur l'ongle et surtout, vous ne serez pas indisposé par des appels permanents à votre domicile. Mais cela a un coût et vous vendrez sûrement moins cher votre véhicule. En outre, le vendeur pro peut décider de vous l'acheter uniquement contre l'achat d'une nouvelle auto dans sa concession, un système de reprise qui peut limiter votre choix.


Trouver le bon modèle d'occasion : avantage particuliers

Si vous recherchez un modèle et une version précise d'une voiture, vous avez plus de chance de la trouver sur le marché des particuliers. Les concessions et agences situées près de votre domicile ne peuvent pas avoir tous les modèles en circulation en stock. Vous y trouverez certainement une version se rapprochant de celle qui a votre faveur. Du coup, si le vendeur fait bien son métier, vous risquez de repartir à son volant et vous n'aurez pas exactement le modèle voulu. En revanche, plus vaste, le marché des particuliers vous offrira plus de choix.

Mais si le bon modèle se trouve en concession, et au même prix que celui fixé par un particulier, autant préférer l'offre du pro, surtout s'il s'agit d'une voiture de direction. Les voitures de direction vendues par les concessionnaires de marques constituent ainsi un substitut presque idéal à une voiture neuve : avec très peu de kilomètres, une garantie longue, ce sont des véhicules dont les défauts éventuels de jeunesse auront déjà été pris en charge par le propriétaire précédent ! Un avantage à ne pas négliger.


La préparation du véhicule : égalité pros/particuliers

Quand vous aurez choisi votre modèle, vous aurez la chance de découvrir une auto bien préparée si vous l'avez achetée à un pro. Carrosserie, habitacle, elle aura été nettoyée pour vous accueillir.

Plus important, des mécaniciens auront dressé son bilan de santé et effectué, si nécessaire, des réparations ou changé des pièces défectueuses. De nombreux constructeurs apposent ainsi un label spécifique sur des voitures d'occasion qui ont subi plus de 100 contrôles. Conséquence : vous ne risquez pas de repartir avec un véhicule en mauvais état. C'est ainsi que s'exprime l'obligation de sécurité du concessionnaire.

Un garagiste engage sa marque et le sérieux de son établissement. Il est en outre soumis à une obligation de conseil et d'information. Il est donc contraint, sous peine de sanction ultérieure, de vous informer clairement sur l'état du véhicule en vente. Vous n'avez pas non plus à craindre un rapport de contrôle technique un peu trop complaisant en grande concession ou en succursale. En revanche, il convient de se méfier des petits et moyens vendeurs de VO (Véhicules d'Occasion) qui passent plus de 30 voitures par mois dans le même centre de contrôle technique (ça crée des « liens »). Ainsi, vous aurez la certitude de partir au volant d'une voiture fiable. Une certitude qui a certes un prix. Mais votre tranquillité d'esprit le vaut bien, non ?

L'achat à un particulier a longtemps été de ce point de vue plus risqué. Mais, s'il s'agit d'un véhicule récent et bien entretenu, les dangers de se faire arnaquer sont dorénavant moins importants que par le passé. Les différents supports de vente d'annonces automobiles, comme La Centrale, proposent des garanties mécaniques aux véhicules d'occasion vendus par des particuliers. Les garanties offertes par les vendeurs pros et les vendeurs particuliers ont donc tendance à se rapprocher.


La tranquillité de la transaction : avantages "pros"

En achetant à un "pro", vous aurez plus de facilités de paiement qu'en faisant affaire avec un particulier. Acompte, arrhes, crédit, tous les modes de réservation et de paiement sont envisageables. Ce qui simplifie sérieusement les choses.


En cas de litige : avantages "pros"

Choisir un "pro", c'est en outre, bénéficier de toute la législation précisément mise en place pour protéger l'automobiliste lorsqu'il achète une voiture chez un garagiste.

En cas de litige, il est beaucoup plus aisé d'obtenir réparation auprès d'un professionnel ayant pignon sur rue qu'auprès d'un particulier.

Prenez un exemple, deux jours après l'achat d'une voiture chez un "pro", vous êtes victime d'une panne importante qui rend nécessaire l'immobilisation du véhicule pendant plusieurs jours. Vous avez de bonnes raisons d'être mécontent et vous le faites savoir au vendeur.

Dans la plupart des cas, l'affaire pourra se résoudre à l'amiable avec le concessionnaire. S'il dispose de voitures de courtoisie, il est probable qu'il commencera par vous en faire profiter. Ensuite, il s'agit de déterminer la responsabilité du garagiste. Il faut savoir que la loi prévoit que "le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l'usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l'acheteur ne l'aurait pas acquise ou n'en aurait donné qu'un moindre prix s'il les avait connus" (voir articles 1641 à 1643 du Code Civil).

Cet article du Code Civil s'applique également aux particuliers. Mais il est clair qu'il sera plus facile de mettre un concessionnaire devant ses responsabilités qu'un simple particulier. Le professionnel connaît cette loi et ne se fera donc pas prier pour vous donner satisfaction.

Le législateur considère, en outre, que le "pro" de l'automobile est censé avoir connaissance des vices cachés d'une auto. Reproche que l'on ne peut pas faire à un particulier devant un tribunal.

C'est d'ailleurs, pour cette même raison qu'il n'est pas possible pour un "pro" de signer un certificat de vente sur lequel il porte la mention "vendu dans l'état". Seul un particulier peut décliner toute responsabilité. C'est intéressant lorsque l'on est vendeur, mais pas quand on est acheteur.

Dans le cas d'un problème sur une voiture récemment achetée, vous obtiendrez donc probablement la remise en état du véhicule. Enfin, si la panne persiste, vous avez également la possibilité de demander l'annulation de la vente. Encore une fois, il ne sera pas simple de faire aboutir ce type de démarche auprès d'un particulier.

Et, si vous êtes tombé sur l'oiseau rare, à savoir le concessionnaire qui ne veut pas traiter l'affaire à l'amiable et qui refuse d'assumer ses responsabilités, il vous reste la possibilité d'assigner le responsable de vos tracas devant le Tribunal d'Instance si les sommes sont inférieures à 10 000 euros et devant le Tribunal de Grande Instance pour les affaires plus importantes.


Le procès-verbal de contrôle technique

Le ou les procès-verbaux (PV) de contrôle technique permettent d’avoir un bilan neutre et impartial de l’état général du véhicule. Attention de bien avoir en main le PV de visite initiale et, le cas échéant celui de contre-visite si cette dernière a été prescrite. Si le PV est vierge, c'est bon signe et témoigne du bon état des éléments de sécurité du véhicule. Si des défauts sont mentionnés, cela ne doit pas forcément vous faire renoncer à l’achat du véhicule. Dans ce cas, assurez-vous que le vendeur a effectué les corrections nécessaires ou tenez compte des éventuels coûts de remise en état dans la négociation du prix du véhicule. En cas de PV de contrôle non vierge, l’usage veut que le vendeur fournisse à l’acheteur le PV avec les factures des remises en état des défauts relevés.