La semaine du développement durable est l’occasion de se pencher sur les entreprises qui se disent soucieuses de notre environnement. Mais il est évident que l’écologie est plus un argument commercial, voire une mode qu’une véritable philosophie. Voici quelques exemples d'annonceurs utilisant cette communication en or.

Comment les entreprises font-elles pression sur les consommateurs ? Certaines lance des jeux-concours ou investissent dans des moteurs moins polluants (Transavia), d’autres recyclent leurs ordinateurs usagés (Crédit Agricole) ou proposent les meilleurs tarifs d’assurances aux PME les plus « vertes » comme AXA)… , qui compense aussi ses émissions carbones. Certaines disent réduire leurs déchets industriels (Henkel) ou se battent pour avoir un ecolabel comme Club Med, qui l’a obtenu pour un seul de ses villages mais ne manque pas de le signaler vivement…

Ce sont surtout les constructeurs automobiles qui utilisent l’argument écologique pour augmenter leurs ventes : la « voiture verte » est devenue une bénédiction publicitaire aux vues des restrictions de CO2 de plus en plus draconiennes et des mesures très médiatisées pour décourager les automobilistes (péages urbains, systèmes de location en libre-service de vélos ou d’auto électriques…). Sans compter que le marché de l’auto ne va pas très bien depuis quelques temps ! Même le 4X4 polluant devient intéressant écologiquement : souvenez-vous du Hummer soit-disant plus écolo que la Toyota Prius (voir article) ! Démentiel !

Certains constructeurs n’hésitent pas à culpabiliser les consommateurs. Fiat devient expert en la matière : « vous collectez les piles, vous triez vos déchets…Et vous n’avez pas de Grande Punto ? Ce n’est pas bien. » Fiat se vante en effet de son modèle « élu voiture citoyenne » en 2008 par une commission indépendante. Ce qui n’est pas forcément une preuve irréfutable ! Le constructeur italien n’est pas à son coup d’essai : rappelez-vous de la poule qui n’achèterait jamais une Fiat… sous-entendu si vous n’en voulez pas, vous avez le QI d’un vulgaire poulet !

Bref, vous l’aurez compris : la publicité est encore loin d’être un gage de qualité environnementale, même si on vous bassine avec le développement durable de l’entreprise en question. Un véhicule à moteur reste un moyen de déplacement polluant, qu’il soit diesel, essence ou quoi qu’est-ce. Et cela même s’il émet moins de CO2 qu’avant : n’oublions pas les microparticules, le benzène, le dioxyde de souffre, le monoxyde de carbone et autre polluants divers…

Terminons sur une phrase de Jean-Marc Jancovici, ingénieur expert du climat et de l’énergie : « la vraie définition du développement durable : répondre aux besoins présents sans pénaliser les générations futures… ce qui n’est pas compatible avec notre mode de consommation actuel. Les ressources naturelles ne permettront pas à six milliards de personnes d’avoir une voiture ». Même si elles sont écologiques !