Le Québec (Canada) traverse une crise forestière importante. Le gouvernement Charest a investi jusqu’à présent plus de 500 millions $ pour aider les communautés les plus touchées dans ce secteur d’activités. Malgré ce soutien, 150 scieries sur 500 ont dû fermer leurs portes : 12 000 employés se sont retrouvés au chômage. Une autre solution pour faire face à la crise : un projet de production prometteur. FP Innovations, l’un des plus importants instituts de recherche forestière privé au Québec et au Canada, va explorer le lucratif débouché des biocarburants. L'objectif du projet, mené en collaboration avec l’entreprise Enerkem Technologies de Pointe-Claire et Paprican (une division de FP Innovations) : produire de l’éthanol cellulosique à partir de la biomasse forestière (résidus du bois).

La première étape du projet : construire une usine de démonstration à Westbury, près de Sherbrooke. Le coût : 10 millions $. Les travaux commenceront prochainement et s'achèveront en 2008. La transformation de la cellulose en éthanol se fera grâce au procédé de gazéification. Une expertise que possède la compagnie Enerkem mais qui demeure un défi technologique. Aujourd'hui, il n’existe aucune usine de ce type dans le monde. Le vice-président d’Enerkem Technologies, Dino Mili, a indiqué que les essais à l’usine de Westbury porteront dans un premier temps sur la production de 4 millions de litres d’éthanol afin d'atteindre ensuite 50 millions.

Les investigateurs du projet expliquent leur démarche. Le Canada s'intéresse de plus en plus aux biocarburants. Dès 2012, les compagnies pétrolières du Québec devront proposer de l’essence avec un taux minimal de 5 % d’éthanol, ce qui se traduira par une demande de 400 millions le litres par année de ce produit. En Amérique du Nord, 90 % de l’éthanol biocarburant est produit à partir de maïs selon un procédé de fermentation. Mais les inconvénients de cette filière : elle entraîne une augmentation du prix des denrées alimentaires et un impact environnemental sur la culture du maïs. La fabrication d’éthanol à partir de cellulose poserait ainsi moins de problème : elle se fera à partir des déchets domestiques du bois disponibles en grande quantité dans les forêts canadiennes.

(Source info et Photo : Le Soleil Québec)