La RATP (Transports en Ile-de-France) indique qu'elle consomme 80 millions de litres de carburant par an pour un coût global de 80 millions d’euros environ. Ses objectifs : réduire sa consommation en carburant, ses émissions polluantes et participer à la protection de l'environnement. La RATP met en avant que l’utilisation croissante des énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon…) représente une véritable menace pour la planète car elle accélère le phénomène d’effet de serre et contribue au réchauffement climatique : les transports routiers constituent en France un des secteurs les plus consommateurs d’énergie fossile et les plus émetteurs de CO2, principal gaz à effet de serre (GES).

La RATP exploite plus de 4 000 bus qui représentent presque le quart du parc total d’autobus urbains en France. Depuis plusieurs années, l’entreprise a mené sur ce parc des réalisations dans le domaine de l’écologie urbaine, en s’attachant d’abord à la diminution de la pollution locale. A côté d’expérimentations d’énergies alternatives comme le GNV, le GPL, l’Aquazole, l’entreprise a surtout développé la filière du gazole dépollué (à très basse teneur en souffre associé à un filtre à particules) : elle possède ainsi un des parcs les moins polluants du monde, tant par sa dimension que par l’efficacité des mesures adoptées. Dans ce cadre, la RATP a équipé un centre bus (Le Brun, dans le 13ème arrondissement) au diester 30% dès 2002 ; depuis quelques mois, trois "traverses" parisiennes (dessertes locales par minibus) sur les 13e/14e, 18e/19e, 20e arrondissements sont également exploitées au diester. Au total, près de 80 véhicules sont concernés. La RATP a choisi d’améliorer encore ses fondamentaux en déployant une politique énergétique volontariste dans 3 directions : le développement de ses réseaux sobres et peu émetteurs, la diminution des émissions de gaz à effet de serre de ses bus et la recherche d’une meilleure sobriété de ses bus.

La RATP présente ses actions :

  • les transports ferroviaires en milieu urbain dense sont les moins consommateurs d’énergie. Pour un même trajet (compte tenu d’un taux d’occupation de 1,3 passagers par véhicule), un

voyageur consomme 4,6 fois moins d’énergie que s’il utilisait une voiture particulière. La RATP développe donc ses réseaux sobres et peu émetteurs. Les modes ferroviaires de la RATP assurent 82% du trafic. Les modes ferroviaires sont à la fois énergétiquement performants (ils consomment 8 à 9 fois moins d’énergie que la voiture particulière) et écologiquement performants (près de 50 fois moins d’émissions de GES que le parc actuel de voiture particulière en ville).

  • son parc de 4 000 bus assure 18% des Kms/voyageurs de ses réseaux, et

totalise 35% de sa consommation d’énergie, ce qui a conduit la RATP à engager un plan de diminution des émissions de gaz à effet de serre de ses bus. Même si son efficacité énergétique globale est à peu près 2 fois meilleure que celle de la voiture particulière, le mode bus partage avec la voiture particulière les fortes émissions de la motorisation thermique. La RATP a ainsi la ferme intention de faire mieux et de relever le challenge fixé par le président de la République lors de ses vœux de 2006 : Zéro pétrole à échéance 2025 pour les transports en commun.

  • la RATP a d’ores et déjà expérimenté depuis 2002 le carburant Diester30 (70% de gazole et 30% d’Esther

Méthylique d’Huile Végétale [EMHV]) sur son parc de bus et obtenu des constructeurs de bus, pour une grande partie du parc, la garantie de leurs moteurs avec du Diester30. D’ici fin 2007, la RATP a pour objectif de mettre en oeuvre toutes les dispositions permettant de faire circuler un tiers de ses bus avec du Diester30. La RATP testera dans l’année à venir l’utilisation du Diester100, en partenariat avec des constructeurs et les acteurs français des biocarburants. En cours d’année, des premiers essais auront lieu avec un véhicule fonctionnant à l’Ethanol 95 (E95).

  • au-delà, l’ambition de la RATP est de rechercher la filière technologique et économique la plus pertinente permettant de répondre à l’objectif zéro pétrole en 2025. Un certain nombre de conditions doivent cependant être réunies pour atteindre l’objectif en utilisant les biocarburants :

la disponibilité du carburant, les progrès technologiques (biocarburants de 2ème génération), une qualité garantie (maintenir la qualité offerte aujourd’hui sur des petites quantités avec une progression à grande échelle) et une réglementation à adapter (assouplir la réglementation pour permettre, dans certaines conditions, une utilisation des biocarburants audelà de 30%). Concernant une politique intégralement biocarburant à l’horizon 2025, la RATP y travaille et bénéficie d’une synergie et de partenariats avec les constructeurs et les pétroliers, afin d’avoir des véhicules fiables et pas seulement "expérimentaux". La RATP privilégie l’option biocarburant sans pour cela négliger les autres technologies dont l’électricité pour laquelle il a des actions de recherche en cours sur des véhicules standards (solutions innovantes de traction électrique).

  • au-delà de la nécessité de trouver une alternative au pétrole, son ambition est de diminuer la consommation de ses bus. Aujourd’hui, ses programmes de recherche explorent toutes les pistes possibles de baisse de ses consommations énergétiques : allègement du poids des bus, pneumatiques, consommation des auxiliaires et optimisation des motorisations pour l’usage spécifique de l’urbain.

(Source : RATP)