Ils auraient pu fêter le titre à l'arrivée du rallye d'Antibesl'équipage Simon Jean-Joseph/Jack Boyère avait terminé second mais un appel posé par Renato Travaglia à propos de sa disqualification de l'Elpa Rally laissait planer le doute.

La FIA a statué aujourd'hui en confirmant le résultat du rallye grec, ce qui scelle définitivement la couronne sur la tête de nos français.

Rappelons que la saison fut montée de bric et de broc avec un engagement pour quelques courses au départ, comme nous le confiait Simon lors de notre rencontre en début de saison. Les partenaires sollicités reconduisaient leur soutien au coup par coup et Simon Jean-Joseph qui bataillait régulièrement contre plus gros que lui troquait parfois sa Citroën C2 S1600 contre une R2 encore moins puissante.

De cette façon, le titre acquis est une somme de petits miracles. Le premier d'entre eux est que le talent de Simon Jean-Joseph a régulièrement permis à la petite C2 S1600 de devancer nombre de Gr N et de S2000, notamment sur la terre !! Le second est que les adversaires les plus dangereux de l'équipage se sont auto-éliminés soit par maladresse (Travaglia), soit par choix (Ojeda).

1. Simon Jean-Joseph, 64 points ;

2. V. Isik, 57 pts ;

3. R. Travaglia, 54 pts ;

4. E. Garcia-Ojeda, 51 pts,

5. M. Solowow, 46 pts

Simon Jean-Joseph, Champion d’Europe FIA des Rallyes 2007

Il s’agit de ta seconde couronne européenne, après celle décrochée en 2004. Le titre a-t-il été plus difficile à conquérir ?

« Sans aucun doute. En 2004, nous étions principalement opposés à des Kit-Cars 2 litres et des Super 1600 sur un championnat 100% asphalte. L’écart de performance était moins important qu’avec les Super 2000, surtout sur la terre… »

La saison n’avait pourtant pas commencé de la meilleure des manières…

« Un problème technique nous a contraints à l’abandon au Rallye 1000 Miglia. En Turquie, nous avons réalisé de très bons chronos sur la terre, mais nous ne pouvions pas rivaliser avec les Super 2000 de l’IRC. Pourtant, nous avons signé des temps à seulement 5/10e au kilomètre des quatre roues motrices ! A plus de 100km/h de moyenne, nous nous serions crus en Finlande… sans les bosses. Puis je suis monté sur le podium en Croatie, ce qui m’a permis d’augmenter mon capital. En Pologne, je découvrais la C2-R2 et nous n’avons pas marqué malgré un rallye sans faute où nous nous sommes battus avec les Super 1600 et R3. En revanche, j’ai été déçu de ma prestation à Ypres. Après une grosse frayeur au shakedown, je n’ai jamais réussi à trouver le rythme en course. A mi-saison, le bilan comptable n’était pas à notre avantage, même si tout restait possible lors des cinq dernières courses. »

C’est donc le rallye de Bulgarie qui a marqué le tournant du championnat ?

« Il fallait absolument monter sur le podium pour rester dans la course au titre. Mission accomplie, puisque nous terminons deuxièmes à seulement 18’’ du vainqueur, qui évoluait à domicile. C’est à ce moment que j’ai eu le déclic avec la Citroën C2 Super 1600. J’ai réussi à l’exploiter à 100% et ce résultat a augmenté ma confiance. A Madère, je me suis battu comme rarement pour aller chercher des points. Je me souviens de la dernière spéciale de la première étape, où je prends la 3e place du classement général pour moins de deux secondes. Cette position nous permettait de marquer un point supplémentaire au championnat… »

Puis tu as connu un autre rallye difficile en République Tchèque…

« Cela reste pourtant un de mes souvenirs les plus forts ! Nous avons perdu près de trois minutes à la fin de la première étape à cause d’un problème technique sur les freins. Cependant nous avons continué à attaquer… et une cascade de rebondissements nous a permis de marquer les points de la 5e place ! Autre grand moment : l’Elpa Rally. Après une très bonne première étape sur l’asphalte, nous avons disputé la seconde journée sur la terre. Même si cette configuration n’était pas à notre avantage, j’ai adoré cette expérience ! J’ai attaqué très fort pour rester au contact des S2000 et je termine deuxième. Je suis arrivé pour la finale d’Antibes avec l’avantage sur mes adversaires. Un nouveau podium nous a permis de remporter le titre. »

En plus du Championnat d’Europe, tu as participé à plusieurs manches de l’IRC pour faire la promotion des produits Citroën. Que retires-tu de ces expériences ?

« Ma mission consistait à démontrer les qualités des C2 Super 1600 et R2, notamment dans les pays où le WRC n’était pas présent. Je l’ai fait avec d’autant plus de plaisir que cela m’a permis de découvrir de nouveaux horizons. Je garde notamment un souvenir particulier du Rallye de Russie. Je ne connaissais ce pays qu’au travers des médias et j’ai beaucoup apprécié de voir la population s’ouvrir à notre sport. La cérémonie de départ à Saint-Pétersbourg était grandiose ! »