Je n’ai pas fait le tour de tous les titres consacrés par la presse à la confirmation de l’engagement de Renault en F1. L’Equipe pourtant titre par exemple : « Renault repart pour un tour ». Peut-être, mais jusqu’à quand ? et dans quelle mesure ? Pour le moment, vous le lirez plus bas, le communiqué de Renault demeure évasif sur de nombreux points. Du coup, j’ai choisi pour ma part un titre assez différent…

Voici donc le communiqué : « Renault a décidé de poursuivre son engagement en Formule 1, avec le soutien d’un nouveau partenaire stratégique, Genii Capital, une société luxembourgeoise spécialisée dans les nouvelles technologies, la gestion d’image et le sport automobile. Renault devrait transférer à Genii Capital une large part de Renault F1 Team et les deux partenaires en assureront ensemble le management. La lettre d’intention signée par les deux entreprises sera finalisée début 2010. En 2010, l’équipe conservera son nom, son identité et les caractéristiques essentielles qui lui ont permis d’engranger des succès en 2005 et en 2006. L’usine de Viry-Châtillon continuera à produire des moteurs pour Renault F1 Team ainsi que pour Red Bull Racing qui lui a renouvelé sa confiance pour la saison 2010. En prenant cette décision, Renault prouve son attachement à la compétition sportive. Le groupe réaffirme son engagement vis-à-vis de ses fans dans le monde, de ses salariés à Enstone et à Viry-Châtillon mais aussi de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), de la Formula One Administration (FOA) et de la Formula One Teams Association (FOTA). Renault rappelle également que la Formule 1, au travers des innovations technologiques qu’elle met au point, est un atout pour sa gamme de véhicules de série. La Formule 1 est l’un des trois sports les plus médiatisés dans le monde et Renault en est l’une des équipes phares : engagée dans la compétition depuis 35 ans, Renault est régulièrement monté sur la plus haute marche du podium. C’est un vecteur d’image et une vitrine technologique essentiels pour l’entreprise, en particulier dans les nouveaux marchés émergents. Si Renault ne souhaitait pas renoncer à cette couverture médiatique, il était cependant vital, alors que l’industrie automobile traverse une crise majeure, de réduire l’ensemble des coûts. Au-delà du travail en ce sens des équipes réunies au sein de la FOTA, le partenariat avec Genii Capital doit permettre d’améliorer la rentabilité des investissements de Renault. En cédant notamment une participation dans le site d’Enstone au Royaume-Uni à Genii Capital, Renault peut désormais envisager une participation durable et moins coûteuse au championnat. Le partenariat assurera également les ressources nécessaires pour viser le plus haut niveau de la compétition et offrira une opportunité d’améliorer la gouvernance du Renault F1 Team. »

Bernard Rey, président de Renault F1 Team, a commenté la décision de Renault F1 en ces termes : « Je suis très heureux d’accueillir Genii Capital en tant que nouveau partenaire stratégique et je suis certain que son enthousiasme et ses compétences commerciales enclencheront une nouvelle dynamique pour l’équipe, le personnel et nos partenaires. Nous nous réjouissons tous ensemble à l’idée de nous lancer une fois encore dans la compétition au plus haut niveau de Formule 1. L’annonce d’aujourd’hui confirme également l’engagement et la confiance de Renault dans les instances administrant les événements sportifs pour qu’elles améliorent le développement écologique de la Formule 1. Compte tenu de l’évolution des réglementations dans le domaine de la Formule 1, Renault va pouvoir divertir ses fans, tout en encourageant un championnat plus sobre et plus sûr. Nous montrerons les compétences de Renault dans la conception de voitures fiables, performantes et économes en carburant ».

Les mots sont « bien choisis » mais : quelle sera la part exacte détenue par Genii Capital de Gérard Lopez ? Sera-t-elle majoritaire comme certains l’affirment déjà (on évoque 75% !) ? Quelle sera l’implication exacte des deux partenaires ? Et quels seront les pilotes. Car, en plus du deuxième encore à déterminer, Robert Kubica, par la voix de son agent Daniele Morelli, sur BBC Sport, se pose ouvertement des questions dorénavant que la situation a changé.

A suivre dans les heures qui viennent donc.