Vous n'êtes pas les derniers a demander ce que font les constructeurs français en matière d'énergies alternatives dédiées à l'automobile. C'est effectivement une question que l'on peut se poser quand on entend le discours aussi bien japonais qu'américain et même allemand sur le sujet.

Carlos Ghosn a annoncé il y a quelques mois que Renault se lancerait dans le tout électrique et qu'il commercialiserait une auto d'ici à 2010. L'info paraissait surréaliste car on ne connaissait rien des projets antérieurs de Renault sur le sujet et l'info brute ne donnait aucun détail.

Pour plus de concret, il fallait attendre un peu. Renault-Nissan annonce donc aujourd'hui qu'il prépare le lancement à grande échelle de véhicules électriques à travers le monde grâce à son association avec Project Better Place. Et là, cela devient palpable.

Le lieu de la première diffusion sera Israël où, en réponse à un défi imposé par le gouvernement, le pays va tenter de convertir ses infrastructures de transport au "zéro émission". C'est la première fois dans l'histoire qu'une convergence de volonté et de moyens va permettre de développer les véhicules électriques en les diffusant en masse.

Le gouvernement israëlien soutiendra l'action en octroyant des incitations fiscales aux clients, Renault-Nissan construira les véhicules et Project Better Place construira le réseau électrique de recharge des batteries sur la totalité du territoire. La commercialisation interviendra en 2011.

Voilà un résumé du communiqué de presse

• Des véhicules 100 % électriques : toutes les fonctions des véhicules de Renault utiliseront uniquement l’électricité. L’objectif zéro émission sera atteint tout en offrant des performances identiques à celles d’un véhicule équipé d'un moteur essence de 1,6 litres. Les véhicules électriques de Renault seront équipés de batteries lithium-ion, assurant une autonomie et une longévité accrues.

• Un modèle économique innovant : c’est la première fois que la propriété du véhicule est des batteries sont dissociées. Les consommateurs achèteront leur véhicule et souscriront un abonnement pour son alimentation en énergie qui inclura l’utilisation de la batterie, facturée au kilomètre parcouru. Ce schéma est analogue à celui existant dans le domaine des téléphones portables, où l’abonnement mensuel pour le service s’ajoute au prix d’achat initial.

• Un coût d’utilisation compétitif : le gouvernement israélien a récemment prolongé jusqu’en 2019 un avantage fiscal pour l’achat de tout véhicule « zéro émission », ce qui le rend plus abordable. Sachant que le coût de l’électricité est plus faible que celui des énergies fossiles et que le véhicule est garanti sur son cycle de vie, le coût d’utilisation total pour le client sera sensiblement Le 21 janvier 2008 inférieur à celui d’un véhicule à moteur thermique sur le cycle de vie complet du véhicule.

• L’infrastructure du réseau de recharge : Project Better Place, dont le siège est en Californie, a l’intention de construire un vaste réseau de bornes de recharge des batteries. L’autonomie ne sera plus un obstacle parce qu’il sera possible de recharger sa voiture à l’une des quelques 500 000 bornes qui seront implantées en Israël. Un système informatique embarqué indiquera au conducteur la quantité d’électricité disponible et la borne la plus proche. Nissan, par le biais d’une filiale commune avec NEC, a conçu une batterie répondant aux besoins du véhicule électrique et assurera sa fabrication à grande échelle. Renault est en train de développer des « batteries échangeables » pour assurer une mobilité permanente. L’ensemble du dispositif sera soumis à une série de tests dès cette année.

• Un marché grand public idéal : en Israël, où 90 % des automobilistes parcourent moins de 70 kilomètres par jour et où la distance entre les principaux centres urbains ne dépasse jamais 150 kilomètres, la voiture électrique pourrait être le moyen de transport idéal, et pourrait répondre à la plupart des besoins de la population en matière de transports.

Pour suivre les développements en détails de ce projet, je vous invite à cliquer vers le blog Ecologie.