En 1970, Boubakar Soumare est embauché comme cadre stagiaire chez Renault, avant de passer en CDI après six mois passés à la Régie. Jusqu'en 1998, il occupera cinq postes différents, comme chargé d'étude ou chef de projet, sans que son salaire n'évolue de façon significative contrairement à ses collègues, à cause de performance individuelle insuffisante, comme le justifiera sa hiérarchie bien plus tard. Au moment de partir en pré-retraite, en 2003, il décidera de porter l'affaire devant les prud'hommes, à Boulogne-Billancourt, considérant que cette stagnation est due à ses origines.

Il sera débouté en 2005 et fera appel de la décision. Soutenu par le MRAP ( Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples), il a finalement eu gain de cause le 15 avril dernier, une décision de justice qui ne sera finalement dévoilé qu'hier. La cour d'appel de Versailles a en effet constaté une réelle différence de rémunération entre Boubakar Soumaré et d'autres salariés occupant des postes similaires sans aucun motif valable et a donc condamné Renault pour discrimination raciale à verser la somme de 249 900 euros de dommages et intérêts au plaignant.

Selon le MRAP, il s'agit d'une première : auparavant, aucune entreprise n'avait été condamné pour discrimination d'un cadre.