Derrière cette décision, les États-Unis. La super-puissance a décidé en juin de durcir encore sa position par rapport à l'Iran, et à la question du nucléaire dans ce pays. La France, et donc Renault/Nissan présentement, a décidé de se conformer avec "l'Executive order" (sorte de décret présidentiel) pris par le Président Obama.. En effet, ce dernier a menacé de sanctionner les entreprises étrangères, sur le territoire américain, si celles-ci ne cessaient pas leurs activités avec l'Iran. Et comme le marché US est devenu le premier pour Nissan, le groupe s'exécute, même si c'est de mauvaise grâce... "On n'a pas le choix" a commenté Carlos Tavares, Directeur Général délégué aux opérations du losange vendredi dernier.


Renault a cessé toute activité en Iran, sous la pression des Etats-Unis. Le manque à gagner est lourd et l'activité d'usines françaises impactée

En effet, même si Peugeot l'a déjà fait il y a plus d'un an, sous la pression de GM, que Fiat et Porsche se sont également retirés du pays plus récemment, pour Renault, cela a des conséquences aussi jusqu'en France, même si elles sont moindres que pour PSA à l'époque.

Il faut dire que le constructeur, par l'intermédiaire de son partenaire local Khodro, assemblait sur place plus de 100 000 véhicules, soit 10 % du marché, envoyés en pièces détachées. En majorité des Dacia Logan rebadgées du losange et baptisées Tondar, et des Mégane 2.

Des véhicules en kit donc, dont les composants étaient fabriqués pour partie dans l'Hexagone. Par exemple, l'usine du Mans (dans la Sarthe) produisait des éléments de châssis, et celle de Cléon (en Seine-Maritime) des moteurs. Le site STA de Ritz (dans le Pas-de-Calais), produisant des BVA, est également impacté. Plus largement ensuite, des usines espagnole, portugaise et roumaine (respectivement Valladolid, Cacia et Pitesti) et des centres logistiques vont voir leur activité diminuer.


Pour Fabien Gâche, délégué syndical CGT de Renault, cité par L'Usine nouvelle et La Tribune, si cette décision "ne met pas en péril les sites mécaniques français concernés", c'est en tout cas "de l'activité en moins, et dans le contexte économique actuel, ce n'est pas bon".

En effet, si ces sites ne fonctionnaient pas uniquement pour fournir l'Iran, les 100 000 kits annuels en moins se ressentiront forcément. Ou quand le diktat américain a des conséquences sur l'activité française. Soulignons toutefois que Renault et l'administration française discutent avec les États-Unis de la possibilité d'une exemption pour la France, ou du moins la non-application des sanctions prévues aux USA. En attendant, tout cela plombe les comptes de notre constructeur.