Une institution qui se doit d'être présente sur chaque nouvelle console de Sony, comme une tradition, une religion. Secte à la lourde tendance au drift supersonique, les fans de la série attendent chaque nouvel épisode avec impatience.


Une impatience que Ridge Racer PSVita aura du mal à combler, malheureusement.


Du côté gameplay pur, tout est présent. La maniabilité à la fois rigide et tout en glisse du titre est bien là, on se croirait revenu sur le premier épisode PlayStation même si les graphismes ont bien évolué depuis. D'ailleurs du côté des graphismes c'est décevant et vide sans être moche. La PSVita a déjà fait nettement mieux (lisez nos tests de WipeOut PSVita et ModNation Racers roadtrip PSVita), de plus l'animation est parfois à la peine et quand on voit ce que la console doit afficher, on se demande bien pourquoi ça n'est pas radicalement fluide.


Ceci dit quand on vous dit que le gameplay se retrouve bien pad en main, que le jeu se la joue drift, c'était bien sympa au Xxème siècle sur PS1 mais les choses ont évolué désormais. Entre les voitures qui ont le charme d'une projet tuning avorté et le drift qui se rapproche plus de la tenue de route d'une caddie de supermarché avec quatre roues folles, ça devient difficile en 2012 d'affirmer que c'est ça le << drift mode arcade à la sauce typique Ridge Racer >>.


On a un petit goût d'inachevé quand on roule avec ces bolides, mais il paraît que cet style a ses inconditionnels et j'en connais qui aiment ça. Ils n'ont pas le permis en général et ce n'est pas plus mal. Ici chez Caradisiac cette conduite nous semble aussi proche du drift que ma douche du matin ressemble à une expédition de canyoning dans la forêt amazonienne. Il serait temps en 2012 de faire évoluer ce gameplay vers quelque chose de moins basique, il n'a pas aussi bien vieilli que celui du premier Sega Rally ou WipeOut.



Ridge Racer : le test sur PSVita

Mais là où le concept a vraiment du mal à passer c'est au moment de découvrir le menu. Trois circuits qui en font six si on tient compte du fait qu'ils sont disponibles en mode miroir. Et bien sûr tous les trois déjà connus des épisodes précédents, c'est peu. Et si je vous disais qu'en plus de ça le jeu ne propose que cinq voitures en tout et pour tout ? Eh oui on peut compter la somme des voitures et circuits sur nos deux mains et il nous reste deux doigts au choix pour comprendre quel message Ridge Racer a voulu faire passer à ses fans.


5 voitures et 3 circuits, en 2012, sérieusement ?


Vous allez rire, peut être jaune si vous l'aviez précommandé d'ailleurs. Quelques améliorations, des courses online ou entre amis, défis en ligne pour votre team (idée intéressante avec une faction parmi quatre à choisir), course contre les ghosts de vos amis, tout ceci vous sera bien vital pour vu que les courses contre l'ordinateur se révèlent bien vite ennuyeuses et souvent faciles quand on ne perds pas bêtement contre l'IA qui triche. Se faire remonter en pleine ligne droite alors qu'on a le boost au max, la vmax au... max et qu'on prend l'aspiration derrière l'autre auto qui nous précère, c'est rude.


Alors oui Ridge Racer est un jeu arcade dépouillé, oui il vaut moins cher que les gros titres en s'affichant à 30€. Oui mais la mauvaise surprise c'est qu'il est quasi vide et que vous allez devoir le compléter d'ici quelques semaines avec les achats intégrés. Au menu circuits et voitures supplémentaires pour un prix final comparable à un jeu classique et un contenu qui ne sera sans doute pas beaucoup plus que doublé.


A une époque où le moindre jeu aligne au minimum une dizaine de circuits intéressants avec une cinquantaine de voitures trépidantes, on comprends ici que l'on va rapidement tourner en rond. Titre au contenu aride qui ne compense même pas par un gameplay affiné à la perfection, une réalisation d'enfer ou une rejouabilité infinie. Non rien de tout ça.


Ridge Racer PSVita sans être totalement mauvais est un jeu vide et baclé plus frustrant que jouissif. Il ne mérite vraiment pas votre PSVita.


La bande annonce :