L'accrochage du deuxième tour du Grand Prix de Belgique a mis en rogne les patrons de Mercedes et notamment Toto Wolff qui a sans vraiment le savoir allumé lui-même la mèche du « bordel » qui a suivi. Lewis Hamilton sait que, culturellement, Nico Rosberg est plus proche de Mercedes et que cela peut lui servir dans la quête du titre mondial. Depuis cette prise de conscience (qui a suivi la découverte de la capacité de Rosberg a faire jeu égal avec lui en qualification), l'Anglais a adopté une attitude positive et plus jamais il n'a accusé publiquement ou critiqué des décisions de son équipe, au contraire de Rosberg dont l'image de gendre idéal a volé en éclats à mesure que l'on avançait dans la saison.

En Belgique, sentant le basculement de ses patrons et entendant les sifflets du public lors du podium de Rosberg, Lewis Hamilton a opportunément lâché dans les médias que son équipier avait admis lors du débriefing l'avoir percuté intentionnellement. Il fallait s'y attendre, une telle déclaration a tout de suite fait éclater la polémique, envenimant un peu plus encore les relations entre défenseurs de l'un et de l'autre.

Évidemment, Rosberg n'a jamais dit cela et Toto Wolff qui fustigeait le pilote leader du championnat quelques heures avant s'est trouvé alors obligé de venir le défendre dans les médias. Pas très malin de la part d'Hamilton pour le coup. Tout ce qu'a dit l'Allemand, c'est qu'il a maintenu sa position volontairement estimant qu'Hamilton se devait de lui laisser assez de place, ce qu'il n'a pas fait. On peut aussi dire qu'il a pris un risque énorme en restant à l'extérieur mais il ne faut pas oublier que c'est lui qui est en tête du championnat et qu'il avait nettement moins à perdre qu'Hamilton qui, on le voit assez bien sur les images, élargit sa trajectoire en milieu de chicane (classique) pour obliger Rosberg à freiner et se replacer derrière lui. C'est d'ailleurs ce que fait Rosberg mais si sa roue avant droite repasse bien derrière la monoplace de son équipier ça ne sera pas le cas de son aileron. Certains disent qu'il n'a pas été patient mais Rosberg qui connait la valeur de son équipier n'avait probablement aucune certitude sur sa capacité à le doubler plus tard. Et l'histoire du GP de Hongrie au cours duquel Hamilton a refusé de le laisser passer malgré les demandes de l'équipe a forcément joué également.

Rivalité Rosberg-Hamilton : est-on allé trop loin ?

Bref, cet accrochage n'est rien d'autre qu'un incident de course et on se demande si la réaction à chaud des patrons qui défendent essentiellement la position de Mercedes ne manquent pas un peu de … réflexion. L'histoire a pourtant montré (les duels Webber-Vettel il n'y a pas si longtemps) que 2 pilotes de la même équipe en lutte pour un titre iront toujours à la limite sans jamais se sentir responsable d'une erreur qui peut arriver à tout moment à ce niveau de compétition et d'implication.

Aucun des 2 pilotes n'a souhaité percuter l'autre mais aucun des 2 n'a souhaité lâcher. On appelle ça la course automobile et tant que les constructeurs ne feront pas courir des monoplaces autonomes, cela se passera comme ça et j'ai tendance à penser que c'est mieux ainsi. Mercedes devrait (va ?) peut-être choisir un n°2 l'an prochain.