Ca n'est pas moi qui le dit mais un chercheur de l'Université de New York, Dietrich Jehle, qui a étudié les autoroutes de son Etat de 1992 à 1998. Entre ces 2 dates (1995), la limite de vitesse maximale a été relevée de 90 à 105 km/h. Et pour quel bilan ? une baisse du nombre de tués 50% plus rapide que sur les routes à la limite de vitesse inchangée.

Certes, nous sommes aux USA sur des vitesses assez modestes et ça ne nous dit pas que le résultat final en nombre de tués est meilleur. Mais le simple fait que la baisse soit plus rapide est déjà appréciable et plus important, on remarque que cette élévation de la vitesse n'engendre pas une hausse du nombre de tués.

Selon le chercheur, il y aura toujours des gens qui roulent non pas en fonction des limitations mais plutôt de l'appréciation qu'ils se font de la 'bonne' vitesse. Il pense également qu'il y aura toujours des 'fous' qui chercheront la limite. Les autoroutes (américaines) sont concus pour des vitesses tournant autour de 130 km/h et son idée est que si on rapproche la limite autorisée de cette allure 'naturelle', les écarts entre voiture empruntant l'autoroute seront moins élevés, donc les ralentissements et les accélérations moins nombreux, ce qui créera moins d'accidents.

Il a d'ailleurs constaté que cette hausse de la limite n'a pas engendré une hausse de la vitesse moyenne proportionnelle. Le nombre d'automoblistes circulant à plus de 16 km/h au dessus de la vitesse légale a même été divisé par 4.

Certes, il ne remet pas en cause le facteur aggravant de la vitesse dans les causes de la mortalité routière mais son étude cherche à démontrer qu'éviter l'accident est tout aussi important dans la réduction de cette mortalité.

Il modère toutefois ses remarques en mentionnant que ses conclusions sont valables essentiellement sur les autoroutes de plaine. En montagne, il précise que rapprocher la limite de vitesse de celle de conception provoque une hausse du risque d'accidents des véhicules seuls (sorties de route).

Ce genre d'études est mené aux USA depuis que le gouvernement a imposé la limite de 88 km/h en 1973. Beaucoup ont démontré qu'un relèvement de la vitesse limite était bénéfique. Depuis certains états ont dont suivi les conclusions apportant leur expérience aux études suivantes.

Ainsi on se rend compte qu'il ne faut pas s'arrêter à l'étude de la première année qui suit le changement car celle ci est généralement mauvaise au contraire des 2eme et 3eme année d'application qui font baisser le taux d'accidents drastiquement.

L'adaptation du comportement des automobilistes est très différente dans la durée. Ainsi, les premiers mois ne font qu'accentuer le différentiel de vitesse entre usagers et donc le nombre d'accidents. Une étude menée cette fois-ci par le gouvernement a montré qu'une limite de vitesse 'haute' est naturellement beaucoup plus respectée que l'inverse. Une limite augmentée de 8 km/h n'engendrant qu'une hausse de 1 à 2 km/h de la vitesse moyenne.

Elle explique aussi à contrario que ce genre de procédé fait augmenter la pollution puisque une vitesse plus rapide de 8 km/h, c'est une consommation supplémentaire de 0.3 litre aux 100 km. Mais même cet argument est mis en doute par certains chercheurs qui jugent que la circulation plus fluide générée par la hausse de la vitesse limite est moins 'polluante' qu'une circulation hachée caractéristique d'une règle plus sévère.

Bien sûr, ce genre d'enquête aux USA n'est pas directement transposable en France, mais le problème n'est il pas que la simple possibilité de lancer un tel débat (je ne parle même pas d'une étude portant sur le sujet!) soit dorénavant quasiment interdit chez nous ?

source: monvolant